mardi 29 septembre 2009

Des nouvelles de Pittsburgh

Récemment avait lieu à Pittsburgh l'habituelle réunion des fameux 20 connards (G-20). Alors qu'ici la police de Montréal innove en sortant cavalerie et balles de peinture traçantes, là-bas nos camarades ont dû affronter une arme militaro-policière : le canon à son. Ce «système émettant un son strident d'une violence insoutenable, à même de décourager tout rassemblement à proximité» a été testé par l'armée états-unienne en Irak avant de se retrouver utilisé par la police militaire sur des civils lors des manifestations de Pittsburgh. À quoi cela ressemble-t-il ? «À première vue, ce canon à son ressemble à une banale parabole satellite montée sur un véhicule de police». D'une portée allant jusqu'à 3 kilomètres pour certains modèles, ce canon est directionnel et peut atteindre des «niveaux de 150 décibels (...), dépassant largement le seuil de la douleur et avoisinant le bruit d'un avion au décollage». Les dirigeants de la ville ont laissé entendre en conférence de presse qu'il s'agissait là de tests pour des usages ultérieurs. Cette arme à «létalité réduite» n'est pas exempte, tout comme le taser (ou la matraque), de conséquences sur la santé. Ainsi, «une exposition prolongée peut entraîner des dommages auditifs, mais aussi une sensation d'étouffement. D'autres effets, plus graves, ne sont pas encore clairement prouvés.»

Connaissant les liens unissant les différents corps policiers, il est probable que cette arme de répression fera son apparition au Canada. Mais bien plus, il est inquiétant de voir à quel point les corps de répression spécialisés, tant militaire que policier, sont unis dans le développement de leurs techniques et outils. Cette collusion souligne la perception des dissidents et dissidentes comme étant des «ennemis intérieurs» qui, tout autant que ceux de l'extérieur, sont à mater par tous les moyens nécessaires.
Une fois que la planète sera rasée de ces «marginaux», de ces «traîtres», de ces «terroristes», de ces «punks», de ces «criminels», de ces «délinquants», messieurs et mesdames les bourreaux, qui restera-t-il à gouverner ?

source : http://www.lefigaro.fr/international/2009/09/28/01003-20090928ARTFIG00669-le-canon-a-son-nouvelle-arme-contre-les-manifestants-.php

La campagne «Roger vote»


(Inspiré par la couverture des camarades du Saguenay http://ucl-saguenay.blogspot.com/ et de Montréal http://nefacmtl.blogspot.com/)


Notre histoire débute avec la Table Jeunesse de l'Outaouais (TJO), organisme de concertation mis sur pied par le gouvernement du Québec afin d'intégrer la jeunesse à la logique sociétale de l'appareil étatique. Le but ? Bien implanter dans la jeunesse l'esprit du système pour les inclure dans la reproduction du capitalo-parlementarisme -régime issu du modèle économique capitaliste et du modèle politique parlementraire- dans tous les niveaux de la vie sociale, culturelle, politique et économique de la région .
Comme il est dit sur leur site web :
  1. Se mobiliser et se regrouper afin de pouvoir partager leurs idées ;
  2. Connaître et faire connaître les ressources existantes pour les jeunes ;
  3. Participer activement au développement de leur milieu.
Une autre manière de dire 1- propagande 2-intégration 3-reproduction du système

Bref, cet organisme sus-nommé a lancé récemment une campagne dont le but est de favoriser la participation au cirque électoral, notamment municipal. Ainsi, la campagne tourne autours d'un personnage carricatural, Roger, qui est mis en scène en train de voter.
Le message de la TJO ? : « Si Roger vote, pourquoi les jeunes n’iraient pas voter eux aussi? ». Et si vous le faites, vous gagnez la chance de gagner un Ipod Touch ! (véridique...)
Ci-dessous vous pouvez admirer les courts vidéos (amateur) de la campagne, qui mettent à l'avant-plan Roger, gros moustachu à la dégaine du parfait moron. Après visionnement des vidéos de la campagne, on se demande si le message de la TJO est de contre-balancer le vote d'un imbécile, favoriser l'imbécilité chez les jeunes (faites comme Roger !) ou tout simplement lancer ce Roger comme modèle.
En tout les cas, le ridicule fait loi.

http://www.tjo.ca/tj_outaouais/fr/qui_sommes_nous/historique.php







samedi 5 septembre 2009

De la servitude moderne

Un film narratif de Jean-François Brient, qui expose avec brio une thèse à saveur situationniste où le «système totalitaire marchand» est décrié et «l'esclave moderne» analysé. Ce moyen-métrage d'environ un peu moins d'une heure recoupe un regard porté sur plusieurs secteurs d'activité de la société humaine, ses torts ainsi que ses répercussion sur nous-mêmes et sur la planète. Un crescendo qui vous transporte sur un ton mesurément calme à l'aide d'un montage d'images prises au besoin des propos jusqu'au bouquet final.

La présentation officielle :

De la servitude moderne est un livre et un film documentaire de 52 minutes produits de manière totalement indépendante ; le livre (et le DVD qu’il contient) est distribué gratuitement dans certains lieux alternatifs en France et en Amérique latine. Le texte a été écrit en Jamaïque en octobre 2007 et le documentaire a été achevé en Colombie en mai 2009. Il existe en version française, anglaise et espagnole. Le film est élaboré à partir d’images détournées, essentiellement issues de films de fiction et de documentaires.

L’objectif central de ce film est de mettre à jour la condition de l’esclave moderne dans le cadre du système totalitaire marchand et de rendre visible les formes de mystification qui occultent cette condition servile. Il a été fait dans le seul but d’attaquer frontalement l’organisation dominante du monde.

Dans l’immense champ de bataille de la guerre civile mondiale, le langage constitue une arme de choix. Il s’agit d’appeler effectivement les choses par leur nom et de faire découvrir l’essence cachée de ces réalités par la manière dont on les nomme. La démocratie libérale est un mythe en cela que l’organisation dominante du monde n’a rien de démocratique ni même rien de libérale. Il est donc urgent de substituer au mythe de la démocratie libérale sa réalité concrète de système totalitaire marchand et de répandre cette nouvelle expression comme une trainée de poudre prête à incendier les esprits en révélant la nature profonde de la domination présente.

D’aucuns espéreront trouver ici des solutions ou des réponses toutes faites, genre petit manuel de « Comment faire la révolution ? ». Tel n’est pas le propos de ce film. Il s’agit ici de faire la critique exacte de la société qu’il nous faut combattre. Ce film est avant tout un outil militant qui a pour vocation de faire s’interroger le plus grand nombre et de répandre la critique partout où elle n’a pas accès. Les solutions, les éléments de programme, c’est ensemble qu’il faut les construire. Et c’est avant tout dans la pratique qu’elles éclatent au grand jour. Nous n’avons pas besoin d’un gourou qui vienne nous expliquer comment nous devons agir. La liberté d’action doit être notre caractéristique principale. Ceux qui veulent rester des esclaves attendent l’homme providentiel ou l’œuvre qu’il suffirait de suivre à la lettre pour être plus libre. On en a trop vu de ces œuvres ou de ces hommes dans toute l’histoire du XXº siècle qui se sont proposés de constituer l’avant-garde révolutionnaire et de conduire le prolétariat vers la libération de sa condition. Les résultats cauchemardesques parlent d’eux-mêmes.

Par ailleurs, nous condamnons toutes les religions en cela qu’elles sont génératrices d’illusions nous permettant d’accepter notre sordide condition de dominés et qu’elles mentent ou déraisonnent sur à peu près tout. Mais nous condamnons également toute stigmatisation d’une religion en particulier. Les adeptes du complot sioniste ou du péril islamiste sont de pauvres têtes mystifiées qui confondent la critique radicale avec la haine et le dédain. Ils ne sont capables de produire que de la boue. Si certains d’entre eux se disent révolutionnaires, c’est davantage en référence aux « révolutions nationales » des années 1930-1940 qu’à la véritable révolution libératrice à laquelle nous aspirons. La recherche d’un bouc émissaire en fonction de son appartenance religieuse ou ethnique est vieille comme la civilisation et elle n’est que le produit des frustrations de ceux qui cherchent des réponses rapides et simples face au véritable mal qui nous accable. Il ne peut y avoir d’ambigüité sur la nature de notre combat. Nous sommes favorables à l’émancipation de l’humanité toute entière, sans aucune forme de discrimination. Tout pour tous est l’essence du programme révolutionnaire auquel nous adhérons.

Les références qui ont inspiré ce travail et plus généralement ma vie sont explicites dans ce film : Diogène de Sinoppe, Étienne de La Boétie, Karl Marx et Guy Debord. Je ne m’en cache pas et ne prétend pas avoir inventé l’électricité. On me reconnaîtra simplement le mérite d’avoir su m’en servir pour m’éclairer. Quand à ceux qui trouveront à redire sur cette œuvre en tant qu’elle ne serait pas assez révolutionnaire ou bien trop radicale ou encore pessimiste n’ont qu’à proposer leur propre vision du monde dans lequel nous vivons. Plus nous serons nombreux à diffuser ces idées et plus la possibilité d’un changement radical pourra émerger.

La crise économique, sociale et politique a révélé la faillite patente du système totalitaire marchand. Une brèche est ouverte. Il s’agit maintenant de s’y engouffrer sans peur mais de manière stratégique. Il faut cependant agir vite car le pouvoir, parfaitement informé sur l’état des lieux de la radicalisation de la contestation, prépare une attaque préventive sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu’à maintenant. L’urgence des temps nous impose donc l’unité plutôt que la division car ce qui nous rassemble est bien plus profond que ce qui nous sépare. Il est toujours très commode de critiquer ce qui se fait du côté des organisations, des individus ou des différents groupes qui se réclament de la révolution sociale. Mais en réalité, ces critiques participent de la volonté d’immobilisme qui tente de nous convaincre que rien n’est possible. Il ne faut pas se tromper d’ennemis. Les vieilles querelles de chapelle du camp révolutionnaire doivent laisser la place à l’unité d’action de toutes nos forces. Il faut douter de tout, même du doute.

Le texte et le film sont libres de droits, ils peuvent être copiés, diffusés, projetés sans la moindre forme de contrainte. Ils sont par ailleurs totalement gratuits et ne peuvent en aucun cas être vendus ou commercialisés sous quelque forme que ce soit. Il serait en effet pour le moins incohérent de proposer une marchandise qui aurait pour vocation de critiquer l’omniprésence de la marchandise. La lutte contre la propriété privée, intellectuelle ou autre, est notre force de frappe contre la domination présente.

Ce film qui est diffusé en dehors de tout circuit légal ou commercial ne peut exister que grâce à l’appui de personnes qui en organisent la diffusion ou la projection. Il ne nous appartient pas, il appartient à ceux qui voudront bien s’en saisir pour le jeter dans le feu des combats.
Jean-François Brient et Victor León Fuentes

Le site internet, où la vidéo est téléchargeable ainsi que le texte:

http://www.delaservitudemoderne.org/francais1.html