dimanche 21 février 2010

Éric Harzan, l'éditeur communiste

Nous reproduisons ici une entrevue qu'a fait Inrocks.com avec Éric Harzan, le fameux éditeur de «l'Insurrection qui vient», livre qui a provoqué une spectaculaire chute de domino politico-judiciaire en France et qui a donné l'écume aux lèvres à Glenn Beck, ce démagogue de droite états-unien.

Eric Hazan : "Mes livres sont des armes"

Editeur insurgé, Eric Hazan dégaine une douzaine de livres par an comme autant de boulets rouges contre le monde capitaliste. L’insurrection qui vient, attribué à Julien Coupat et au Comité invisible, reste son plus beau coup.

Vent de polémique. Par articles interposés parus fin décembre dans Libération, l’éditeur Eric Hazan et le journaliste Laurent Joffrin ont posé, dans un échange aussi poli qu’incisif, les jalons du drame qui agite la gauche française : la division consommée entre son versant mou, tendance social-démocrate, et ses penchants plus radicaux, voire subversifs. Contre “le maintien de l’ordre établi” auquel Joffrin et ses amis d’une gauche “moribonde” travailleraient, Eric Hazan invite carrément à “l’insurrection”. D’ailleurs, elle arrive déjà, pour reprendre le titre de l’ouvrage L’insurrection qui vient que Hazan a édité en 2007. Ecrit par un mystérieux Comité invisible, l’essai a profité d’une caisse de résonance imprévue avec l’affaire Tarnac. En mettant le livre au coeur de l’enquête, en prêtant à Julien Coupat la responsabilité partielle de son écriture, le pouvoir a lui-même pris au sérieux cette nouvelle littérature insurrectionnelle. De sorte qu’à la querelle entre Joffrin et Hazan, vieille comme la gauche elle-même, ce brûlot, vendu à plus de 40000 exemplaires, a redonné une nouvelle vitalité. Comment contester le monde aujourd’hui : en s’accommodant de ses fondements ou en les réinventant radicalement ? Douze ans après la création de sa maison d’édition, La Fabrique, dont il protège farouchement l’indépendance, Eric Hazan a créé un espace à part dans l’édition en France : un lieu de résistance avec une économie modeste qui publie une douzaine de livres par an.

De Jacques Rancière à Alain Badiou, les auteurs de La Fabrique participent à l’élaboration d’une critique articulée du monde capitaliste contemporain et à l’invention d’une voie possible pour en sortir. Dans le petit bureau du haut de Belleville à Paris, qui abrite ses livres et les deux personnes qui travaillent avec lui, Eric Hazan nous reçoit chaleureusement. A 74 ans, il a des airs de combattant, l’oeil vif, le tutoiement direct, affirmant calmement que la guerre civile est en cours. Rencontre avec un éditeur insurgé.

ENTRETIEN > La querelle qui t’a opposé au directeur de la rédaction de Libération est-elle le symptôme d’une césure irrémédiable entre deux gauches ?

Eric Hazan – Plusieurs journalistes de Libération – Karl Laske, Pierre Marcelle, Edouard Launet – ne sont pas du tout sur la position de Laurent Joffrin, qui représente selon moi une gauche moribonde, tellement peu différente de la droite qu’elle a au fond peu de raisons d’exister.

Tu vas jusqu’à reprocher à Jospin…

Jospin ? Non, Joffrin ! Le lapsus est joli…

Pardon. Tu reproches à Joffrin de participer à l’ordre établi : l’attaque est forte.

Les valeurs dont il se réclame sont les mêmes que celles de la droite pour le maintien de l’ordre. Les libertés publiques, les droits de l’homme, la République, l’Etat de droit sont des oripeaux ; tout cela n’existe pas. Dans ce pays, le droit est constamment foulé aux pieds au nom de l’Etat de droit ; au nom de la République, on va faire voter une loi pour interdire le port du voile intégral. C’est absurde et scandaleux.

Pourquoi ?

Jacques Rancière a écrit un beau papier dans Libé sur les victimes : il explique que l’un des projets de loi prévoit d’infliger une amende aux femmes voilées tout en reconnaissant leur statut de victimes. Ce sont des victimes, punissons-les, c’est la logique de la loi. Une honte.

Assumes-tu dans son entier le texte du Comité invisible, L’insurrection qui vient ?

Complètement. J’ai même travaillé avec les auteurs. Comme ils l’ont écrit, je ne crois pas que l’on puisse amender le système avec des bouts de ficelle et des rustines. Je ne crois pas au postulat général selon lequel il n’y a pas de salut en dehors du capitalisme et qu’il suffit de le moraliser, de l’aménager. C’est impossible : tant que le capitalisme et l’économie de marché existeront, l’injustice et les inégalités croîtront. On essaie aujourd’hui de nous persuader que ce système a toujours existé et qu’il n’y a pas d’issue possible, à part le goulag. Mais le système capitaliste n’existe que depuis deux cents ans. On croit qu’il n’y a pas d’alternative théorique mais on parle de plus en plus du communisme ; j’ai été, je crois, l’un des premiers à essayer de redonner un sens à ce mot dans un livre publié en 2005 aux Prairies ordinaires, Faire mouvement. J’ai dit : je suis communiste, le communisme est la seule raison de s’intéresser à la politique. A l’époque, Mathieu Potte-Bonneville qui m’interrogeait en est resté interloqué J’ai envoyé le livre à Alain Badiou, que je ne connaissais pas, en le dédicaçant “A Alain Badiou, communiste”. Il m’a dit un jour que ça l’avait fait réfléchir. Cela a peut-être participé à sa propre réflexion sur l’hypothèse communiste.

Sur quoi repose la résurrection de l’idée communiste ?

Les gens sentent qu’il n’y a plus à choisir entre la droite et la gauche mais sur la façon de sortir du capitalisme. C’est la question clé. Si cela reste dans le domaine de l’idée, on va tourner en rond. Pour moi, réfléchir au communisme, ce n’est pas aller vers une organisation politique mais vers des réflexions pratiques.

Lesquelles ?

Comment abolir le salariat ? Par quoi le remplacer ? L’histoire de l’Union soviétique a montré que l’appropriation collective des moyens de production n’était pas le vrai communisme ; cela a débouché sur un désastre car on a gardé le salariat. Autre problème clé : comment sortir le travail de sa position centrale dans la vie sociale ? Comment faire pour que le travail ne soit plus un élément clé autour duquel tout s’organise ? Si on reste dans une problématique marxienne, si le travail reste central, alors on se situe sur le terrain de l’adversaire et on est forcément perdant.

La fin du travail ne reste-t-elle pas une idée purement théorique ?

Je ne prône pas forcément la fin du travail mais celle du travail salarié. On ne devrait plus considérer le travail comme la base de l’organisation sociale. Mais bien entendu, il faudra continuer à travailler.

T’intéresses-tu à l’écologie politique, qui réfléchit à la place du travail dans l’organisation sociale ?

Je ne sais pas ce que c’est. L’écologie me dérange. J’ai une réticence à la fois avec la notion et avec le mot. On va publier bientôt un nouveau livre de Badiou, L’Ecologie, nouvel opium du peuple. L’écologie est une nouvelle manière pour le pouvoir de faire passer tout ce qu’il veut.

N’est-ce pas pourtant l’une des seules idées fortes qui ait émergé dans la vie politique ces dix dernières années ?

Cela a peut-être amené des gens à réfléchir à la politique mais ce n’est pas une issue : la meilleure preuve, c’est ce qu’elle est métabolisée par le système. L’industrie écologique est la seule branche de l’industrie avec une croissance à deux chiffres. Le capitalisme est en train de digérer l’écologie. On voit bien le rôle politique d’Europe Ecologie, c’est une espèce de sous-PS censé récupérer les gens que le PS dégoûte un peu, comme Joffrin. Pour moi, l’écologie est de l’autre côté de la ligne de front de la guerre civile.

La guerre civile existe donc ?

Oui, elle existe. J’ai écrit en 2004 Chronique de la guerre civile. Puis Changement de propriétaire, la guerre civile continue au moment de l’élection de Pompidou…

Pas Pompidou, Sarkozy ! A ton tour de faire un lapsus intéressant…

Oui, Sarkozy ! Un partout. La guerre civile continue, elle se durcit même.

Comment as-tu travaillé avec le Comité invisible ?

J’en connaissais certains, ce sont des amis. Mais j’ignore combien ils étaient dans leur groupe.

Quel âge ont-ils ? Autour de 30 ans.

Comment protèges-tu leur anonymat ? Ont-ils un contrat ?

Il n’y a ni contrat ni droits d’auteur, ils n’en ont pas voulu. Ils ont revendiqué l’anonymat pour une raison éthique ; pas pour se protéger mais pour ne pas prendre la posture de l’auteur.

As-tu été surpris par le succès du livre, sorti sans promotion ?

Le livre marchait très bien avant même le déclenchement de l’affaire Tarnac. On en avait vendu 8000, c’est beaucoup pour un livre de La Fabrique. Mais la promotion faite par la ministre Alliot-Marie ou le procureur Marin a fait décoller les ventes : on a dépassé les 40000 exemplaires. Le texte parle de la guerre civile, de la création de “communes”, du détournement de primes accouchement comme acte révolutionnaire.

N’est-ce pas un peu court comme propositions ?

Il y a deux parties dans le texte : un état des lieux et une liste d’actions pour sortir de cet état. Cette seconde partie est plus complexe, c’est vrai. Plus qu’un nouveau mode d’organisation et d’action politique, il faut inventer un nouveau mode de vie.

C’est donc une utopie absolue ?

Le mot “utopie” ne me gêne pas quand on voit où le réalisme nous mène. Camille Desmoulins disait en 1793 : en 1789, nous n’étions pas dix républicains. La république était encore du domaine de l’utopie.

Entre le capitalisme sauvage et le goulag, la social-démocratie a quand même proposé une autre voie depuis cinquante ans ?

La social-démocratie propose mais elle ne fait pas. Selon moi, la trahison des promesses est consubstantielle à la social-démocratie. Promettre et ne pas tenir, c’est dans leur nature.

La gauche dominante et la droite, ce serait bonnet blanc, blanc bonnet ?

De l’autre côté de la ligne de front – Jospin, Joffrin, Sarkozy –, ils sont d’accord sur l’essentiel : la sauvegarde du capitalisme et du marché. Ils se disputent comme Guignol et le commissaire au théâtre de marionnettes. Si les socialistes étaient au pouvoir aujourd’hui, ils continueraient à virer des sans-papiers mais de façon moins ostentatoire, avec un peu moins de méchanceté. Souvenons-nous : les premiers charters, c’était sous Edith Cresson et la politique sécuritaire de Chevènement n’était pas très différente de celle d’aujourd’hui. Ce sont différentes façons de maquiller une même réalité.

L’affaire Tarnac aurait-elle été possible il y a dix ans ?

Non. Ce sont les lois Perben (“loi du 9 mars 2004 portant sur l’adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité” – ndlr) qui ont marqué un tournant, et les lois antiterroristes qui les ont suivies. On n’aurait jamais inculpé d’“association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste” un individu accusé d’avoir saboté un caténaire : il aurait été poursuivi pour dégradation de bien public.

Que penses-tu de la nouvelle catégorie d’ennemi intérieur ?

L’ennemi intérieur traditionnel – l’islamiste terroriste – est introuvable chez nous. Pour légitimer l’arsenal policier et législatif mis en place depuis que Sarkozy a accédé au ministère de l’Intérieur, l’Etat a construit cet ennemi intérieur. Au printemps 2008, j’ai écrit dans Politis un papier intitulé “Les habits neufs de l’ennemi intérieur” : des jeunes venaient de se faire arrêter avec un fumigène dans leur coffre. Quant aux écoutes des gens de Tarnac, elles étaient très antérieures à l’affaire du caténaire. On a cherché à fabriquer de toutes pièces un ennemi intérieur crédible. Le pouvoir a terriblement peur d’une explosion des banlieues, il met tout en place afin de pouvoir contrôler un éventuel soulèvement dans les heures qui suivent.

Les livres que tu écris et ceux que tu édites vont dans le même sens. Vois-tu ton travail d’éditeur comme un travail d’auteur, de penseur ?

Nous sélectionnons de plus en plus les livres que nous publions. Je dis “nous” car les décisions sont réellement collectives, prises par ceux qui éditent les livres, moi-même, Stella Magliani-Belkacem et Stéphane Passadeos qui travaillent avec moi, et le comité éditorial composé de huit personnes. La plupart de ces livres sont des armes. C’est cela qui les rassemble. Quand j’ai commencé il y a onze ans, c’était moins le cas, je n’y connaissais rien. Mais depuis quatre ou cinq ans, la cohérence, c’est l’offensive. Les derniers titres publiés, que ce soit le livre de Gideon Levy sur Gaza, Moments politiques de Jacques Rancière, L’insurrection qui vient ou le prochain livre d’André Schiffrin, L’Argent et les Mots, sont des livres d’attaque.

Comment es-tu passé de l’édition d’art à celle d’essais ?

J’étais plongé dans l’édition d’art parce que j’avais repris la maison paternelle, les éditions Hazan, mais cela me frustrait un peu, entre les livres sur Masaccio et Chardin. Au fond, j’ai été soulagé d’avoir été viré lorsque la maison a été rachetée par Hachette…

Cela a engendré chez toi une réflexion sur l’économie du livre ?

Oui. Si on veut rester indépendant – et l’indépendance est vraiment nécessaire pour le genre de livres que nous publions –, il ne faut avoir aucune dette. Aux éditions Hazan, on était chaque année davantage endettés. Les banquiers sont gentils jusqu’au moment où ils sortent la calculette et vous étranglent. Mon père disait : “Les banquiers vous prêtent un parapluie mais vous le reprennent dès qu’il pleut.” A La Fabrique, nous avons une politique de non-croissance. On est trois dans 40 mètres carrés mais on ne doit de l’argent à personne. La croissance, c’est un vertige. On est très sollicités en ce moment, on pourrait publier plus puis déménager, mais ce serait le début de la spirale infernale. On préfère s’en tenir à environ treize titres par an.

Ton modèle d’édition indépendante, ce serait les Editions de Minuit ?

Tout à fait, Jérôme Lindon a un parcours d’éditeur sans faute. Seize livres par an. Quand il a eu le Goncourt avec L’Amant de Duras, il a gagné beaucoup d’argent. D’autres auraient déménagé de la rue Bernard- Palissy et auraient augmenté leur débit, lui il a acheté une librairie. Je le connaissais et je l’aimais beaucoup, c’était un personnage magnifique.

Comment vois-tu l’édition aujourd’hui ?

Le fossé s’élargit de plus en plus entre les petites maisons indépendantes, au chiffre d’affaires quasiment négligeable, et les grandes maisons industrielles, Gallimard, Seuil, Albin Michel, Hachette, qui ont des actionnaires, des banquiers et un souci de rentabilité. Le premier problème des petites maisons, c’est de pouvoir continuer. Les maisons qui publient le même genre de livres que nous – Prairies ordinaires, Agone, Amsterdam, L’Echappée – s’en sortent plutôt bien.

Tu as d’autres projets avec le Comité invisible ?

On en parle. L’idée serait de répondre à tout ce qui s’est passé. Mais ils ont leur caractère et un fonctionnement collectif : ils font vraiment ce qu’ils veulent…

Comment va Julien Coupat ?

Cette affaire l’a renforcé dans ses positions. En prison, il était en béton. Le pire, ça a été le contrôle judiciaire : on ne peut pas se parler, se rencontrer, on doit rester dans un lieu où on ne vit pas forcément, sans moyen de subsistance… Récemment, les dix inculpés ont déclaré publiquement qu’ils ne se plieraient plus à ce contrôle : le système judiciaire-policier a reculé et la cour d’appel de la chambre d’accusation l’a allégé, au point qu’il n’en reste plus grand-chose.

Avec du recul, quel sens donnes-tu à cette affaire ?

L’Etat a fait un coup d’essai pour tester s’il était possible d’appliquer la législation antiterroriste à des Blancs. Jusque-là, elle n’était appliquée qu’à des barbus qui prêchaient dans des caves et dont tout le monde se fout. Ça a été une tentative d’intimidation pour montrer aux subversifs blancs qu’ils n’étaient pas non plus à l’abri d’une répression arbitraire.

http://www.lafabrique.fr/

vendredi 15 janvier 2010

Appel à la solidarité et à l’envoi de fonds pour les travailleurs d'Haïti !

Une catastrophe naturelle vient de s'abattre sur Haïti, dont nous n’entrevoyons encore que la surface. Les haitiens vont devoir lutter pour reconstruire leur vie et leurs maisons, et ce vraisemblablement pour des décennies considérant cet effondrement sans précédent, à la fois physique et social.

Pourtant, malgré les l'imprévisibilité des tremblements de terre, ce désastre est contre nature, une monstruosité de notre temps. L'ampleur des dégâts du tremblement de terre fait partie du coût de l'exploitation effrénée qui, à chaque moment, met le profit devant la santé, devant la sécurité et devant le bien être du peuple de Haïti.

Alors que le monde observe - prêt à aider, le pouvoir voit l’occasion de traiter une opportunité. Les travailleurs et paysans de Haïti ont lutté pendant des décennies pour leurs droits aux plus basiques niveaux de l’existence, tandis que les forces d’occupation de l’ONU, l’Etat et les élites dirigeantes maintenaient la misère sociale, sans fléchir. Maintenant que Port-Au-Prince n’est plus que gravât, de nouvelles opportunités s’offrent pour les dirigeants de reconstruire Haïti dans leurs seuls intérêts propres.

Mais de la même façon, les travailleurs et paysans haïtiens pourraient affirmer leur droit à leur Haïti ; un où ils ne seraient pas contraints de vivre dans des immeubles dangereux, ni de travailler uniquement pour remplir les poches des élites, étrangère ou locale.

Quand nous cessons de regarder l’horreur pour prendre des actions décisives, les progressistes nous pouvons offrir une alternative. Il ya un désir fort et beau de faire quelque chose, pour aider les autres en ce temps de besoin. Nos actions sont plus fortes lorsque nous nous organiser nous mêmes, et que nous faisons un effort concerté dans l'unité. Maintenant même, nous pouvons avoir l'impact le plus profond en nous engageant à agir en solidarité avec les mouvements sociaux autonomes d'Haïti directement. Ils représentent la meilleure option possible pour le peuple haïtien, et sont dans le plus grand besoin. Dans le même temps, nous sommes les mieux placés pour les aider, en tant que personnes engagées à lutter contre un système qui fonctionne à nous exploiter tous. Nous appelons à la solidarité des individus pour les individus engagés dans une lutte commune.

Ce n'est pas seulement une question d'argent pour aider mais aussi et surtout un acte autonome et indépendant de solidarité internationale qui illumine la faillite des forces d'occupation, des sociétés multinationales, et des élites haïtiennes qui sont les premiers responsables de l'état démembré de Haïti.

Il va couler des flots d’aide et de monnaie donnés comme forme de charité. Jusqu’à la prochaine catastrophe. Notre action de solidarité ne devrait, sous aucune forme que ce soit, être exclusivement un acte d'aide humanitaire. Il ne devrait pas être un acte a-politique, et nous ne devrions pas donner le feu vert à ceux qui souhaitent capitaliser sur les souffrance des autres.

Cela devrait être un acte de solidarité avec la population en lutte de Haïti et leurs organisations, tout en rejetant dans le même temps la élites haïtiennes totalement ineptes et leur appareil d'État qui a entraîné Haïti dans la faillite. Le tremblement de terre est une catastrophe naturelle, mais l'état de Haïti, l’abjecte pauvreté des masses et l’ignoble injustice de l’ordre social ne sont pas naturels.

Nous sommes en contact avec une de ces organisations, Batay Ouvriye, et nous mettons nos moyens et notre temps à les soutenir, pour aider à la reconstruction après la catastrophe et pour maintenir la lutte pour un meilleur Haïti et un meilleur monde.

Batay Ouvriye est une organisation ouvrière et paysanne combative et de base, avec des travailleurs organisés partout à Haïti mais plus spécialement dans zones d’extrême exploitation que sont les ateliers clandestins (où l’on gagne « le salaire de la sueur ») et les zones franches. Le groupe « Miami Autonomie et Solidarité » a mis en place une caisse de solidarité et un moyen d’envoyer de l’argent pour Batay Ouvriye. Si d’autres veulent également leur envoyer de l’argent, qu’ils se mettent en rapport en envoyant un mail à :
miamiautonomyandsolidarity@yahoo.com
Miami Autonomie et Solidarité et Réseau de Solidarité Haïti Batay Ouvriye

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Miami Autonomie et Solidarité et Réseau de Solidarité Haïti Batay Ouvriye

(Traduction : CNT AIT Paris - contact@cnt-ait.info)
Lien: http://miamiautonomyandsolidarity.wordpress.com

Tournée «Usines sans patron», en vraie !


Le collectif anarchiste de St-Jérôme, l'Étoile Noire, vous invite à venir participer en grand nombre à la conférence qui s'y arrêtera le JEUDI 21 JANVIER AU CAFÉ DE RUE SOS (314 rue Labelle) à 19H00

Voici le topo de ce que sera cette conférence :

Nous traversons l’une des pires crises économiques de l’histoire du capitalisme et les réponses fournies par l'État et ses laquais sont illusoires. En plus, face à cette impasse nos dirigeant-e-s tentent de faire porter tout le fardeau de la crise aux travailleurs et travailleuses.

Comment pouvons-nous répondre autrement à cette crise économique?
Pouvons-nous s’inspirer des expériences de luttes qui se sont passées ailleurs dans le monde?

Pour réfléchir à ces questions, l'Union communiste libertaire (UCL) organise cet hiver, en collaboration avec Common cause, une tournée de conférences au Québec et en Ontario sur la réponse des classes populaires argentines face à la grave crise économique qui secoua le pays au début des années 2000.

Du 18 janvier au 12 février prochain, un militant anarchiste de l’organisation Red Libertaria (Argentine) parcourra différentes villes du Québec et de l'Ontario pour nous entretenir sur ce sujet.

Il traitera des différentes formes de résistance développées par le peuple argentin pour contrer les effets de la crise: récupération d'usine, création de coopératives autogérées, etc. ainsi que de l'implication des anarchistes dans ces différentes luttes.

vendredi 11 décembre 2009

Vos olympiques, on s'en torche!

À l'aube des Jeux Olympiques de Vancouver, les médias mettent l'emphase sur les grandeurs de l'événement, occultant ainsi les divers problèmes qui s'en dégagent - suppression de la liberté d'expression, répression des communautés autochtones, l'histoire qui se répète...


Voici quelques faits intéressants :

- une loi a été passée afin d'interdire la propagande anti-olympique à Vancouver, Richmond et Whistler, constituant une grave atteinte à la liberté d'expression (Municipalities Enabling and Validating Act)
http://civicscene.ca/bill-13-still-looms-over-richmond-and-whistler

- une autre loi autorise les policiers à déplacer de force les itinérant-es sous prétexte "d'intempéries" (Assistance to Shelter Act)
http://no2010.com/node/1170

- des journalistes et médias soupçonnés d'être en défaveur des jeux sont arrêtés et leur matériel confisqué
http://www.democracynow.org/2009/11/30/amy_goodman_detained_at_canadian_border


La gammique olympique ne date pas d'hier. Voici un petit survol historique de quelques incohérences et exactions de nos gouvernements :

- Il y a 30 ans, le Canada appelait à un boycott des jeux de Moscou car l'URSS venait d'envahir l'Afghanistan. Aujourd'hui, les jeux ont lieu au Canada alors que son armée est déployée... en Afghanistan!
http://www.ledevoir.com/politique/246693/afghanistan-faut-il-boycotter-les-jeux-de-vancouver

- À l'aube des J.O. de Montréal en 76, Jean Drapeau effectua une grande opération de 'nettoyage' : 30 000 logements détruits, 125 000 précaires évincés, la plus grande exposition de la ville (Corridart) fut détruite sans préavis et la police effectua de nombreuses descentes afin d'incarcérer une partie de la population itinérante et LGBT.
http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/249615/le-devoir-d-histoire-election-municipale-2009-que-ferait-jean-drapeau

- Au Mexique, lors d'une manifestation de 10 000 personnes pour contester la tenue des J.O. de 68, les protestataires non-armés furent encerclés par plus de 300 tanks et 5000 soldats, qui ouvrirent le feu pour finalement abattre plus de 1000 personnes.
http://no2010.com/node/210

- À l'occasion des jeux de Berlin en 1936, rien n'était trop beau pour plaire à l'Allemagne : nos athlètes portaient une broderie de la croix gammée et paradaient en faisant le salut nazi! (Mentionnons au passage que le parcours de la torche olympique tire son origine de la propagande du 3e reich).
http://www.cbc.ca/canada/british-columbia/story/2009/10/15/bc-1936-olympic-exhibit.html


L'envers de la médaille

Pendant que vont bon train les préparatifs en vue de la tenue des Jeux Olympiques de 2010, sur les territoires non cédés par les peuples Coast Salish, St’at’imc et Squamish, le spectacle qui les accompagne continue de causer des problèmes aux populations autochtones, aux personnes vulnérables et à la Terre.

La fièvre pré-olympique se répand dans la province de Colombie-Britannique où la frénésie économique accélère fortement la gentrification et la construction d’autoroutes, de complexes hôteliers et de condos. Les infrastructures construites exprès pour les JO de 2010 contribuent notamment à la destruction massive des territoires traditionnels des populations autochtones locales.

Malgré le méga-développement engendré par la venue des Olympiques, Vancouver est présentement le lieu de la plus grave crise d’itinérance en Amérique du Nord, et celle-ci ne va qu'en s’aggravant. Les personnes autochtones forment 30% de cette population sans abri, alors que leur proportion dans la population de la province n’est que de 2%.

Des douzaines d’hôtels et de blocs appartements à coûts modiques sont convertis en condominiums de luxe et font que des milliers de personnes sont expulsées de leurs domiciles puis criminalisées parce qu’elles sont sans domicile. Des firmes privées de sécurité sont embauchées par la ville pour renforcer le contrôle policier dans les rues ; des squats de longue date sont fermés ; le réseau des services communautaires est étiré à la limite, ce qui le menace plus que jamais.

Le côté sombre des Jeux de 2010 est en encore plus évident lorsqu’on regarde de plus près les commanditaires et les supporteurs de ces Jeux et qu’on se rend compte que ce sont parmi les compagnies les plus destructrices de l’ouest canadien, dont, notamment :

• Pétro-Canada, un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz au Canada ;
• TransCanada, un des plus grands transporteurs de pétrole et de gaz du continent ;
• Canadian Pacific Railway, depuis longtemps un allié de la colonisation ;
• La Compagnie de la Baie d’Hudson, une autre compagnie responsable du rapt et de la colonisation des terres autochtones ;
• General Electric, un des trois plus grands producteurs mondiaux de moteurs d’avions militaires, grand constructeur de centrales nucléaires ;
• General Motors, depuis longtemps un des principaux contracteurs pour l’Armée canadienne et maintenant le plus grand manufacturier d’automobile au monde ;
• Dow Chemical, le deuxième plus grand manufacturier de produits chimiques au monde et responsable du désastre à Bhopal en Inde ;
• Bell Canada, dont le PDG est l’un des principaux architectes du plan de Prospérité et Sécurité (PPS).

(extrait de : http://www.lapointelibertaire.org/node/434)

mardi 20 octobre 2009

Tournée annulée

L'Union Communiste Libertaire planifiait depuis
un certain temps déjà la venue d'un camarade argentin,
de l'organisation Red Libertaria, pour «Usines sans
patrons! »,une tournée de conférences dans plusieurs
villes du Québec et de l'Ontario. Alors que des
centaines d'affiches ont été posées à travers la
province et que plusieurs personnes de divers
milieux nous ont déjà confirmé leur intérêt,nous
sommes, pour des raisons hors de notre contrôle,
dans l'obligation d'annuler la tournée qui devait
débuter cette semaine. Nous demeurons évidemment en
contact avec Red Libertaria et évaluons conjointement
la possibilité de reporter l'événement.

dimanche 18 octobre 2009

Usines sans patron - une tournée organisée par l'UCL

Usines sans patron : la réponse des classes populaires argentines à la crise économique de 2001 - Tournée panquébécoise de conférences


Nous traversons l’une des pires crises économiques de l’histoire du capitalisme et les réponses fournies par l'État et ses laquais sont illusoires. En plus, face à cette impasse nos dirigeant-e-s tentent de faire porter tout le fardeau de la crise aux travailleurs et travailleuses.

Comment pouvons-nous répondre autrement à cette crise économique? Pouvons-nous s’inspirer des expériences de luttes qui se sont passées ailleurs dans le monde?

Pour réfléchir à ces questions, l'Union communiste libertaire (UCL) organise cet automne une tournée panquébécoise de conférences sur la réponse des classes populaires argentines face à la grave crise économique qui secoua le pays au début des années 2000.

Du 19 octobre au 15 novembre prochain, un militant anarchiste de l’organisation Red Libertaria (Argentine) parcourra différentes villes du Québec pour nous entretenir sur ce sujet. Il traitera des différentes formes de résistance développées par le peuple argentin pour contrer les effets de la crise: récupération d'usine, création de coopératives autogérées, etc. ainsi que de l'implication des anarchistes dans ces différentes luttes.

La tournée s'arrêtera dans plusieurs villes : Montréal, Saint-Jérôme, Québec, Saguenay, Saint-Félicien, Drummondville, Sherbrooke, etc.

À Saint-Jérôme, la conférence aura lieu le vendredi 23 octobre à 19h au cégep.

Pour plus d'informations :
ucl@causecommune.net (secrétariat fédéral)
ucl.stjerome@causecommune.net (secrétariat local)

U.C.L.
55051 CP Langelier
Québec (Qc) G1K 9A4

http://www.causecommune.net

mercredi 14 octobre 2009

La 20e nuit des sans-abri

C'est le 16 octobre prochain que se tiendra, pour la 20e année consécutive, la nuit des sans-abri. Cette soirée de sensibilisation à l'itinérance a lieu dans plus d'une vingtaine de villes à travers la province. À Saint-Jérôme, ça commence à 18h00, à la vieille gare, après quoi on part arpenter le centre-ville. Nous y serons et nous espérons aussi vous y voir!

Lien : La nuit des sans-abri