vendredi 11 décembre 2009

Vos olympiques, on s'en torche!

À l'aube des Jeux Olympiques de Vancouver, les médias mettent l'emphase sur les grandeurs de l'événement, occultant ainsi les divers problèmes qui s'en dégagent - suppression de la liberté d'expression, répression des communautés autochtones, l'histoire qui se répète...


Voici quelques faits intéressants :

- une loi a été passée afin d'interdire la propagande anti-olympique à Vancouver, Richmond et Whistler, constituant une grave atteinte à la liberté d'expression (Municipalities Enabling and Validating Act)
http://civicscene.ca/bill-13-still-looms-over-richmond-and-whistler

- une autre loi autorise les policiers à déplacer de force les itinérant-es sous prétexte "d'intempéries" (Assistance to Shelter Act)
http://no2010.com/node/1170

- des journalistes et médias soupçonnés d'être en défaveur des jeux sont arrêtés et leur matériel confisqué
http://www.democracynow.org/2009/11/30/amy_goodman_detained_at_canadian_border


La gammique olympique ne date pas d'hier. Voici un petit survol historique de quelques incohérences et exactions de nos gouvernements :

- Il y a 30 ans, le Canada appelait à un boycott des jeux de Moscou car l'URSS venait d'envahir l'Afghanistan. Aujourd'hui, les jeux ont lieu au Canada alors que son armée est déployée... en Afghanistan!
http://www.ledevoir.com/politique/246693/afghanistan-faut-il-boycotter-les-jeux-de-vancouver

- À l'aube des J.O. de Montréal en 76, Jean Drapeau effectua une grande opération de 'nettoyage' : 30 000 logements détruits, 125 000 précaires évincés, la plus grande exposition de la ville (Corridart) fut détruite sans préavis et la police effectua de nombreuses descentes afin d'incarcérer une partie de la population itinérante et LGBT.
http://www.ledevoir.com/politique/villes-et-regions/249615/le-devoir-d-histoire-election-municipale-2009-que-ferait-jean-drapeau

- Au Mexique, lors d'une manifestation de 10 000 personnes pour contester la tenue des J.O. de 68, les protestataires non-armés furent encerclés par plus de 300 tanks et 5000 soldats, qui ouvrirent le feu pour finalement abattre plus de 1000 personnes.
http://no2010.com/node/210

- À l'occasion des jeux de Berlin en 1936, rien n'était trop beau pour plaire à l'Allemagne : nos athlètes portaient une broderie de la croix gammée et paradaient en faisant le salut nazi! (Mentionnons au passage que le parcours de la torche olympique tire son origine de la propagande du 3e reich).
http://www.cbc.ca/canada/british-columbia/story/2009/10/15/bc-1936-olympic-exhibit.html


L'envers de la médaille

Pendant que vont bon train les préparatifs en vue de la tenue des Jeux Olympiques de 2010, sur les territoires non cédés par les peuples Coast Salish, St’at’imc et Squamish, le spectacle qui les accompagne continue de causer des problèmes aux populations autochtones, aux personnes vulnérables et à la Terre.

La fièvre pré-olympique se répand dans la province de Colombie-Britannique où la frénésie économique accélère fortement la gentrification et la construction d’autoroutes, de complexes hôteliers et de condos. Les infrastructures construites exprès pour les JO de 2010 contribuent notamment à la destruction massive des territoires traditionnels des populations autochtones locales.

Malgré le méga-développement engendré par la venue des Olympiques, Vancouver est présentement le lieu de la plus grave crise d’itinérance en Amérique du Nord, et celle-ci ne va qu'en s’aggravant. Les personnes autochtones forment 30% de cette population sans abri, alors que leur proportion dans la population de la province n’est que de 2%.

Des douzaines d’hôtels et de blocs appartements à coûts modiques sont convertis en condominiums de luxe et font que des milliers de personnes sont expulsées de leurs domiciles puis criminalisées parce qu’elles sont sans domicile. Des firmes privées de sécurité sont embauchées par la ville pour renforcer le contrôle policier dans les rues ; des squats de longue date sont fermés ; le réseau des services communautaires est étiré à la limite, ce qui le menace plus que jamais.

Le côté sombre des Jeux de 2010 est en encore plus évident lorsqu’on regarde de plus près les commanditaires et les supporteurs de ces Jeux et qu’on se rend compte que ce sont parmi les compagnies les plus destructrices de l’ouest canadien, dont, notamment :

• Pétro-Canada, un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz au Canada ;
• TransCanada, un des plus grands transporteurs de pétrole et de gaz du continent ;
• Canadian Pacific Railway, depuis longtemps un allié de la colonisation ;
• La Compagnie de la Baie d’Hudson, une autre compagnie responsable du rapt et de la colonisation des terres autochtones ;
• General Electric, un des trois plus grands producteurs mondiaux de moteurs d’avions militaires, grand constructeur de centrales nucléaires ;
• General Motors, depuis longtemps un des principaux contracteurs pour l’Armée canadienne et maintenant le plus grand manufacturier d’automobile au monde ;
• Dow Chemical, le deuxième plus grand manufacturier de produits chimiques au monde et responsable du désastre à Bhopal en Inde ;
• Bell Canada, dont le PDG est l’un des principaux architectes du plan de Prospérité et Sécurité (PPS).

(extrait de : http://www.lapointelibertaire.org/node/434)

mardi 20 octobre 2009

Tournée annulée

L'Union Communiste Libertaire planifiait depuis
un certain temps déjà la venue d'un camarade argentin,
de l'organisation Red Libertaria, pour «Usines sans
patrons! »,une tournée de conférences dans plusieurs
villes du Québec et de l'Ontario. Alors que des
centaines d'affiches ont été posées à travers la
province et que plusieurs personnes de divers
milieux nous ont déjà confirmé leur intérêt,nous
sommes, pour des raisons hors de notre contrôle,
dans l'obligation d'annuler la tournée qui devait
débuter cette semaine. Nous demeurons évidemment en
contact avec Red Libertaria et évaluons conjointement
la possibilité de reporter l'événement.

dimanche 18 octobre 2009

Usines sans patron - une tournée organisée par l'UCL

Usines sans patron : la réponse des classes populaires argentines à la crise économique de 2001 - Tournée panquébécoise de conférences


Nous traversons l’une des pires crises économiques de l’histoire du capitalisme et les réponses fournies par l'État et ses laquais sont illusoires. En plus, face à cette impasse nos dirigeant-e-s tentent de faire porter tout le fardeau de la crise aux travailleurs et travailleuses.

Comment pouvons-nous répondre autrement à cette crise économique? Pouvons-nous s’inspirer des expériences de luttes qui se sont passées ailleurs dans le monde?

Pour réfléchir à ces questions, l'Union communiste libertaire (UCL) organise cet automne une tournée panquébécoise de conférences sur la réponse des classes populaires argentines face à la grave crise économique qui secoua le pays au début des années 2000.

Du 19 octobre au 15 novembre prochain, un militant anarchiste de l’organisation Red Libertaria (Argentine) parcourra différentes villes du Québec pour nous entretenir sur ce sujet. Il traitera des différentes formes de résistance développées par le peuple argentin pour contrer les effets de la crise: récupération d'usine, création de coopératives autogérées, etc. ainsi que de l'implication des anarchistes dans ces différentes luttes.

La tournée s'arrêtera dans plusieurs villes : Montréal, Saint-Jérôme, Québec, Saguenay, Saint-Félicien, Drummondville, Sherbrooke, etc.

À Saint-Jérôme, la conférence aura lieu le vendredi 23 octobre à 19h au cégep.

Pour plus d'informations :
ucl@causecommune.net (secrétariat fédéral)
ucl.stjerome@causecommune.net (secrétariat local)

U.C.L.
55051 CP Langelier
Québec (Qc) G1K 9A4

http://www.causecommune.net

mercredi 14 octobre 2009

La 20e nuit des sans-abri

C'est le 16 octobre prochain que se tiendra, pour la 20e année consécutive, la nuit des sans-abri. Cette soirée de sensibilisation à l'itinérance a lieu dans plus d'une vingtaine de villes à travers la province. À Saint-Jérôme, ça commence à 18h00, à la vieille gare, après quoi on part arpenter le centre-ville. Nous y serons et nous espérons aussi vous y voir!

Lien : La nuit des sans-abri

vendredi 9 octobre 2009

Obama : icône d'une mascarade

Décidément, on ne se gêne pas pour repousser les limites de l'insulte et de l'absurde. Et c'est lorsqu'on croit ces limites hors d'atteinte qu'elles nous pètent dans la face. Ou peut-être est-ce moi qui fume trop de weed? Néanmoins, tout le tétrahydrocannabinol du monde ne saura camoufler l'absurdité du prix Nobel de la paix remis à nul autre que le dirigeant du pays le plus armé de la planète. Voilà, on érige Obama comme une icône de changement, une brebis au sein d'une meute de loup affamés, entretenant ainsi une grotesque mascarade dans laquelle les gens devront se noyer dans l'espoir d'un monde meilleur.

Pincez-moi, quelqu'un... il vient vraiment de recevoir le prix Nobel de la paix? A-t-on remarqué qu'il mène actuellement une guerre sur deux fronts, prenant toujours le moyen-orient comme échiquier militaire pour y imposer la domination des intérêts occidentaux? Faut dire que leurs forces armées sont déployées sur plus de 750 bases sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. Politique étrangère mise à part, les États-Unis entretiennent le taux d'incarcération le plus élevé au monde. Décidément, les efforts déployés pour instaurer la paix sont incroyables.

Voici, entres autres, trois articles sur la "mission de paix" qu'Obama mène au Pakistan (1, 2, 3). Fermons les yeux, cognons nos talons ensemble trois fois en pensant fort fort à la paix dans le monde.

vendredi 2 octobre 2009

Un clown dans l'espace

Guy Laliberté est arrivé à la station spatiale ce matin. Assez difficile de passer à côté : ça fait des mois qu'on médiatise le fer-de-lance de la bourgeoisie moderne, le milliardaire le plus sympathique de l'heure, de surcroît philanthrope. Le contraste est assez éclatant dans un contexte de crise où les médias deviennent provisoirement un autel sur lequel on sacrifie les Vincent Lacroix et Earl Jones, le tout au nom d'une économie juste et toute-puissante.

Voyez, le capitalisme n'est pas seulement le terrain de jeux d'une poignée de personnes assoiffées de pouvoir et prêtes aux pires exactions. Guy, lui, a fait sa fortune avec le Cirque du Soleil, une entreprise qui met du bonheur et du rêve dans la tête des gens. Guy, lui, a sa fondation, One Drop, pour assurer qu'un jour tout le monde aura accès à de l'eau potable. Et il va bientôt nous livrer un message de l'espace. Dieu, s'il existait, en serait sans doute jaloux.

Mais le dude est quand même milliardaire, non? Considérant la répartition lamentable des richesses actuelles, n'est-il pas un acteur d'avant-plan des inégalités sociales qui en découlent? Considérant que le profit est la partie impayée du travail et qu'il a du en faire beaucoup pour s'embourgeoiser, n'est-il pas partie prenante des rapports d'exploitations qui sont propres au capitalisme?

Bien qu'il ne soit pas un criminel de guerre ni un avocat du cheap labor, Guy Laliberté n'incarne pas non plus le mythique capitalisme à visage humain. Dans une époque où l'establishment ne cesse de charcuter nos droits sociaux et de creuser le fossé entre les riches et les pauvres, on tente désespérément d'occulter la racine du problème en surexposant l'image du bourgeois bienfaiteur.

Ce n'est pas sans rappeller le tourbillon médiatique autour de Neil Armstrong, grâce auquel plus rien n'existait, ni guerre ni ségrégation raciale, seulement l'être humain qui marche sur la lune. À ce propos, voici une chanson fort intéressante de Gil Scott-Heron, intitulée "Whitey on the moon".

mardi 29 septembre 2009

Des nouvelles de Pittsburgh

Récemment avait lieu à Pittsburgh l'habituelle réunion des fameux 20 connards (G-20). Alors qu'ici la police de Montréal innove en sortant cavalerie et balles de peinture traçantes, là-bas nos camarades ont dû affronter une arme militaro-policière : le canon à son. Ce «système émettant un son strident d'une violence insoutenable, à même de décourager tout rassemblement à proximité» a été testé par l'armée états-unienne en Irak avant de se retrouver utilisé par la police militaire sur des civils lors des manifestations de Pittsburgh. À quoi cela ressemble-t-il ? «À première vue, ce canon à son ressemble à une banale parabole satellite montée sur un véhicule de police». D'une portée allant jusqu'à 3 kilomètres pour certains modèles, ce canon est directionnel et peut atteindre des «niveaux de 150 décibels (...), dépassant largement le seuil de la douleur et avoisinant le bruit d'un avion au décollage». Les dirigeants de la ville ont laissé entendre en conférence de presse qu'il s'agissait là de tests pour des usages ultérieurs. Cette arme à «létalité réduite» n'est pas exempte, tout comme le taser (ou la matraque), de conséquences sur la santé. Ainsi, «une exposition prolongée peut entraîner des dommages auditifs, mais aussi une sensation d'étouffement. D'autres effets, plus graves, ne sont pas encore clairement prouvés.»

Connaissant les liens unissant les différents corps policiers, il est probable que cette arme de répression fera son apparition au Canada. Mais bien plus, il est inquiétant de voir à quel point les corps de répression spécialisés, tant militaire que policier, sont unis dans le développement de leurs techniques et outils. Cette collusion souligne la perception des dissidents et dissidentes comme étant des «ennemis intérieurs» qui, tout autant que ceux de l'extérieur, sont à mater par tous les moyens nécessaires.
Une fois que la planète sera rasée de ces «marginaux», de ces «traîtres», de ces «terroristes», de ces «punks», de ces «criminels», de ces «délinquants», messieurs et mesdames les bourreaux, qui restera-t-il à gouverner ?

source : http://www.lefigaro.fr/international/2009/09/28/01003-20090928ARTFIG00669-le-canon-a-son-nouvelle-arme-contre-les-manifestants-.php

La campagne «Roger vote»


(Inspiré par la couverture des camarades du Saguenay http://ucl-saguenay.blogspot.com/ et de Montréal http://nefacmtl.blogspot.com/)


Notre histoire débute avec la Table Jeunesse de l'Outaouais (TJO), organisme de concertation mis sur pied par le gouvernement du Québec afin d'intégrer la jeunesse à la logique sociétale de l'appareil étatique. Le but ? Bien implanter dans la jeunesse l'esprit du système pour les inclure dans la reproduction du capitalo-parlementarisme -régime issu du modèle économique capitaliste et du modèle politique parlementraire- dans tous les niveaux de la vie sociale, culturelle, politique et économique de la région .
Comme il est dit sur leur site web :
  1. Se mobiliser et se regrouper afin de pouvoir partager leurs idées ;
  2. Connaître et faire connaître les ressources existantes pour les jeunes ;
  3. Participer activement au développement de leur milieu.
Une autre manière de dire 1- propagande 2-intégration 3-reproduction du système

Bref, cet organisme sus-nommé a lancé récemment une campagne dont le but est de favoriser la participation au cirque électoral, notamment municipal. Ainsi, la campagne tourne autours d'un personnage carricatural, Roger, qui est mis en scène en train de voter.
Le message de la TJO ? : « Si Roger vote, pourquoi les jeunes n’iraient pas voter eux aussi? ». Et si vous le faites, vous gagnez la chance de gagner un Ipod Touch ! (véridique...)
Ci-dessous vous pouvez admirer les courts vidéos (amateur) de la campagne, qui mettent à l'avant-plan Roger, gros moustachu à la dégaine du parfait moron. Après visionnement des vidéos de la campagne, on se demande si le message de la TJO est de contre-balancer le vote d'un imbécile, favoriser l'imbécilité chez les jeunes (faites comme Roger !) ou tout simplement lancer ce Roger comme modèle.
En tout les cas, le ridicule fait loi.

http://www.tjo.ca/tj_outaouais/fr/qui_sommes_nous/historique.php







samedi 5 septembre 2009

De la servitude moderne

Un film narratif de Jean-François Brient, qui expose avec brio une thèse à saveur situationniste où le «système totalitaire marchand» est décrié et «l'esclave moderne» analysé. Ce moyen-métrage d'environ un peu moins d'une heure recoupe un regard porté sur plusieurs secteurs d'activité de la société humaine, ses torts ainsi que ses répercussion sur nous-mêmes et sur la planète. Un crescendo qui vous transporte sur un ton mesurément calme à l'aide d'un montage d'images prises au besoin des propos jusqu'au bouquet final.

La présentation officielle :

De la servitude moderne est un livre et un film documentaire de 52 minutes produits de manière totalement indépendante ; le livre (et le DVD qu’il contient) est distribué gratuitement dans certains lieux alternatifs en France et en Amérique latine. Le texte a été écrit en Jamaïque en octobre 2007 et le documentaire a été achevé en Colombie en mai 2009. Il existe en version française, anglaise et espagnole. Le film est élaboré à partir d’images détournées, essentiellement issues de films de fiction et de documentaires.

L’objectif central de ce film est de mettre à jour la condition de l’esclave moderne dans le cadre du système totalitaire marchand et de rendre visible les formes de mystification qui occultent cette condition servile. Il a été fait dans le seul but d’attaquer frontalement l’organisation dominante du monde.

Dans l’immense champ de bataille de la guerre civile mondiale, le langage constitue une arme de choix. Il s’agit d’appeler effectivement les choses par leur nom et de faire découvrir l’essence cachée de ces réalités par la manière dont on les nomme. La démocratie libérale est un mythe en cela que l’organisation dominante du monde n’a rien de démocratique ni même rien de libérale. Il est donc urgent de substituer au mythe de la démocratie libérale sa réalité concrète de système totalitaire marchand et de répandre cette nouvelle expression comme une trainée de poudre prête à incendier les esprits en révélant la nature profonde de la domination présente.

D’aucuns espéreront trouver ici des solutions ou des réponses toutes faites, genre petit manuel de « Comment faire la révolution ? ». Tel n’est pas le propos de ce film. Il s’agit ici de faire la critique exacte de la société qu’il nous faut combattre. Ce film est avant tout un outil militant qui a pour vocation de faire s’interroger le plus grand nombre et de répandre la critique partout où elle n’a pas accès. Les solutions, les éléments de programme, c’est ensemble qu’il faut les construire. Et c’est avant tout dans la pratique qu’elles éclatent au grand jour. Nous n’avons pas besoin d’un gourou qui vienne nous expliquer comment nous devons agir. La liberté d’action doit être notre caractéristique principale. Ceux qui veulent rester des esclaves attendent l’homme providentiel ou l’œuvre qu’il suffirait de suivre à la lettre pour être plus libre. On en a trop vu de ces œuvres ou de ces hommes dans toute l’histoire du XXº siècle qui se sont proposés de constituer l’avant-garde révolutionnaire et de conduire le prolétariat vers la libération de sa condition. Les résultats cauchemardesques parlent d’eux-mêmes.

Par ailleurs, nous condamnons toutes les religions en cela qu’elles sont génératrices d’illusions nous permettant d’accepter notre sordide condition de dominés et qu’elles mentent ou déraisonnent sur à peu près tout. Mais nous condamnons également toute stigmatisation d’une religion en particulier. Les adeptes du complot sioniste ou du péril islamiste sont de pauvres têtes mystifiées qui confondent la critique radicale avec la haine et le dédain. Ils ne sont capables de produire que de la boue. Si certains d’entre eux se disent révolutionnaires, c’est davantage en référence aux « révolutions nationales » des années 1930-1940 qu’à la véritable révolution libératrice à laquelle nous aspirons. La recherche d’un bouc émissaire en fonction de son appartenance religieuse ou ethnique est vieille comme la civilisation et elle n’est que le produit des frustrations de ceux qui cherchent des réponses rapides et simples face au véritable mal qui nous accable. Il ne peut y avoir d’ambigüité sur la nature de notre combat. Nous sommes favorables à l’émancipation de l’humanité toute entière, sans aucune forme de discrimination. Tout pour tous est l’essence du programme révolutionnaire auquel nous adhérons.

Les références qui ont inspiré ce travail et plus généralement ma vie sont explicites dans ce film : Diogène de Sinoppe, Étienne de La Boétie, Karl Marx et Guy Debord. Je ne m’en cache pas et ne prétend pas avoir inventé l’électricité. On me reconnaîtra simplement le mérite d’avoir su m’en servir pour m’éclairer. Quand à ceux qui trouveront à redire sur cette œuvre en tant qu’elle ne serait pas assez révolutionnaire ou bien trop radicale ou encore pessimiste n’ont qu’à proposer leur propre vision du monde dans lequel nous vivons. Plus nous serons nombreux à diffuser ces idées et plus la possibilité d’un changement radical pourra émerger.

La crise économique, sociale et politique a révélé la faillite patente du système totalitaire marchand. Une brèche est ouverte. Il s’agit maintenant de s’y engouffrer sans peur mais de manière stratégique. Il faut cependant agir vite car le pouvoir, parfaitement informé sur l’état des lieux de la radicalisation de la contestation, prépare une attaque préventive sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu’à maintenant. L’urgence des temps nous impose donc l’unité plutôt que la division car ce qui nous rassemble est bien plus profond que ce qui nous sépare. Il est toujours très commode de critiquer ce qui se fait du côté des organisations, des individus ou des différents groupes qui se réclament de la révolution sociale. Mais en réalité, ces critiques participent de la volonté d’immobilisme qui tente de nous convaincre que rien n’est possible. Il ne faut pas se tromper d’ennemis. Les vieilles querelles de chapelle du camp révolutionnaire doivent laisser la place à l’unité d’action de toutes nos forces. Il faut douter de tout, même du doute.

Le texte et le film sont libres de droits, ils peuvent être copiés, diffusés, projetés sans la moindre forme de contrainte. Ils sont par ailleurs totalement gratuits et ne peuvent en aucun cas être vendus ou commercialisés sous quelque forme que ce soit. Il serait en effet pour le moins incohérent de proposer une marchandise qui aurait pour vocation de critiquer l’omniprésence de la marchandise. La lutte contre la propriété privée, intellectuelle ou autre, est notre force de frappe contre la domination présente.

Ce film qui est diffusé en dehors de tout circuit légal ou commercial ne peut exister que grâce à l’appui de personnes qui en organisent la diffusion ou la projection. Il ne nous appartient pas, il appartient à ceux qui voudront bien s’en saisir pour le jeter dans le feu des combats.
Jean-François Brient et Victor León Fuentes

Le site internet, où la vidéo est téléchargeable ainsi que le texte:

http://www.delaservitudemoderne.org/francais1.html


lundi 17 août 2009

«Contre le détournement marchand des universités du Québec par le patronat»

L'auteur est Eric Martin, doctorant en pensée politique à l'Université d’Ottawa et chercheur en éducation à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS)
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Le gouvernement du Québec et le patronat cherchent actuellement à travers le le projet de loi 38 visant à imposer de nouvelles règles de « gouvernance » des universités visant à remettre les rênes des conseils d’administration à une majorité de membres issus de l’extérieur de la communauté universitaire, c’est-à-dire du milieu des affaires. Cela implique de détourner les institutions de leur mission de transmission de connaissance pour les réduire à n’être que des centres de formation de main d’oeuvre. La population du Québec acceptera-t-elle que le système d’éducation soit détourné au service de l’argent?

La mission fondamentale des universités a toujours été la formation de l’esprit, à travers la transmission de la synthèse des connaissances passées et la critique des orientations que prend la société. À l’époque de la Révolution tranquille, on a aussi exigé de l’éducation qu’elle « contribue au développement économique ». La prochaine étape est claire : éliminer « enfin » le rapport entre éducation et culture pour que les institutions d’enseignement se bornent à former du « capital humain » polyvalent et employable.

Le patronat en appelle aujourd’hui au gouvernement du Québec pour qu’il prenne les universités d’État, censées offrir aux classes populaires un accès à une éducation générale abordable, afin d’en faire des centres de formation technique et managériale. Cela sert certes les intérêts des marchands capitalistes, mais il s’agit, pour le peuple, d’une grande dépossession, en ce qu’on lui retire sournoisement l’un des outils de son autonomie, individuelle et collective : la formation intellectuelle, remplacée par la formation opérationnelle.

Le premier mécanisme consiste à retirer le pouvoir aux universitaires pour le donner à des membres « indépendants » de l’Université...mais dépendants de la logique de profit et les modes de gestion propres au secteur privé, qu’il conviendrait d’importer dans le secteur public. Le « principe selon lequel les membres d'un conseil d'administration devraient être indépendants de l'organisation qu'ils administrent » a beau faire « largement consensus dans le secteur privé », il est relativement évident qu’il n’en est pas pour autant transplantable sans causer des pathologies graves dans le secteur public...à moins d’être incapable de différencier la nature et le rôle des deux secteurs.

En vérité, voilà bien 800 ans que les universitaires s’auto-administrent, et cela n’a jamais causé problème, sauf lorsqu’un Prince, un pape ou des marchands ont voulu mettre la main sur l’institution, ou jusqu’à ce que l’institution commence à jouer le jeu de la compétitivité et du marketing propres au secteur privé. La plus sûre façon de détruire nos universités est de les soumettre à des principes de « performance » et de rentabilité qui sont étrangers à leur nature, et de retirer pour ce faire le pouvoir des mains des universitaires pour le remettre aux comptables, pour qui une usine Toyota et une école devraient être administrés suivant les mêmes principes.

Augmenter le financement des universités ne réglera pas grand chose si l’on persiste à refuser de se demander si les universités doivent servir la culture ou la compétition économique : cela équivaudrait à irriguer un cancer. Le patronat prône plutôt la fuite en avant, allant jusqu’à proposer la modulation et la hausse des frais de scolarité, une mesure en rupture avec le projet moderne d’une éducation libre, gratuite et universelle.

Une hausse de frais de scolarité affectera la provenance de classe des étudiant-e-s, ce qui favorisera les mieux nantis. C’est aussi la plus sûre façon d’achever la dénationalisation et la marchandisation de l’éducation, qui passerait d’une institution publique de transmission de connaissance financée par l’État à un service de formation privé payé par des individus. Le système australien du remboursement proportionnel au revenu est précisément conçu pour réduire au maximum la part des subventions étatiques dans le coût d’un diplôme, reléguant sur les épaules de l’individu la quasi-totalité du coût de ses études, qui deviennent alors un investissement individuel .

Voilà bien la suprême ironie du plan de managérialisation des universités du patronat et des libéraux : une éducation intellectuellement pauvre, servant exclusivement les « besoins du monde du travail », et pour laquelle il faudra payer très cher, quitte à s’endetter de dizaines de milliers de dollars et à rembourser durant 25 ans. Cette même logique s’étendrait au secondaire et au primaire, pour que tout le système soit orienté vers la finalité de « développer de la manière la plus optimale possible le capital humain », le nouveau nom devant désigner les élèves.

On ne saurait accepter que l’école traite la jeunesse comme un vulgaire facteur de production. C’est pourquoi il faut à tout prix éviter d’en remettre les rênes aux marchands. Certes, plusieurs universitaires ont déjà retourné leur veste pour adhérer à cette logique et sont devenus de véritables PME de la « Recherche » subventionnée. C’est pourquoi le plus urgent est de tenir un débat sur le rôle et la finalité de nos institutions d’enseignement et de freiner au plus vite la gangrène marchande avant que ne soit parachevé le détournement.

mardi 4 août 2009

Black Dragon Gang

Dans la même lignée que Antifa : Chasseurs de Skins et l'antifascisme européen, ce documentaire d'environ une heure retrace l'histoire et l'organisation du Black Dragon Gang. Basé en France et fortement inspiré des activités des Black Panthers, ce groupe s'est formé dans les années 80 en réaction aux boneheads qui intensifiaient leur campagne de haine. Les Black Dragon se sont donné comme mission d'y mettre un terme, objectif qu'ils atteignirent en 3 ou 4 ans par le biais d'actions directes, notamment la chasse aux skins. Outre l'aspect politique de la chose, on souligne l'apport culturel du groupe dont certains membres ont jeté les bases d'un hiphop enraciné dans les cités. Ils abordent aussi la difficulté à tenir une ligne directrice, l'antifascisme, au sein de gangs de rue qui sont trop souvent gangrénées par les petits gangsters (par chance ils pouvaient compter sur des alliés solides tels que les Ducky Boys). Le Black Dragon Gang aura marqué, à sa façon, l'histoire des gangs de rue en France en réunissant des centaines de personnes et en stoppant ces connards de nazis.



Vous pouvez voir un preview du dvd ici : http://www.youtube.com/watch?v=VQyh9EhNbx4

«VIVRE L'UTOPIE», témoignages d'anarchistes espagnols

Documentaire en cinq parties sur l'Espagne libertaire de 1936 dans lequel une trentaine d'anciens militants témoignent de la réalisation concrète de l'anarchisme par plusieurs millions de personnes en Catalogne et en Aragon.

Traduit en français.


dimanche 2 août 2009

Lire entre les lignes avec un bon outil

Petit rappel de philosophie politique :

«Le mode de production mis en place à une époque donnée est assorti de rapports sociaux, issus de l'organisation du travail, qui déterminent les conditions d'existence particulières des agents de la production. »
-Bref, les prolétaires travaillent et sont pauvres, les bourgeois en tirent profit et sont riches.

«Mais l'influence de l'infrastructure économique ne s'arrête pas là. c'est elle qui détermine la SUPERSTRUCTURE, c'est-à-dire l'ensemble de l'organisation juridique, politique et idéologique propre à une société donnée. Ainsi, l'État, les lois, les idées, les valeurs et les mœurs que connaît une société ne sont pas des éléments neutres, mais ils découlent de l'infrastructure économique et lui permettent de se reproduire.»
-Ce passage est très important. En résumé, la démocratie parlementaire bourgeoise, les médias corporatifs (mass-medias), les tribunaux, l'Armée, les ministères, etc. et surtout LA POLICE sont tous des éléments qui sont au service de l'infrastructure de la société, en l'occurence du capitalisme. Dès que ce régime sera menacée, la superstructure mettra tout en oeuvre pour le protéger et discréditer ainsi que criminaliser la dissidence.


Maintenant, au vue de ces prémisses, analysons un peu les réactions de la classe dirigeante montréalaise, de la police et des médias, tous issus de la superstructure, face à différents événements marquants de l'actualité militante.

1- la diffusion des noms des personnes assassinées par les flics de Montréal ces 20 dernières années.
Cette diffusion, sous forme de graffitis, est qualifiée par les médias de «graffitis haineux», et son caractère illégal est très fortement souligné (rappellons au passage que les lois servent à protéger l'infrastructure capiatliste et le régime bourgeois).

http://canoe.com/infos/societe/archives/2009/04/20090417-143925.html
http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2009/04/20090415-000203.htm

Propager les crimes dont se rendent coupables les flics est un acte haineux selon les autorités du régime.
Quoi de plus surprenant dans un État policier proto-fasciste ?

Pour vous renseigner sur cette campagne de diffusion :

www.flics-assassins.net
http://cobp-mtl.ath.cx/fr/qui-sommes-nous

2-Le 15 mars dernier avait lieu la manifestation montréalaise de la journée internationale contre la brutalité policière. Notre collectif, l'Étoile Noire, était présente et nous avons d'ailleurs pondu un compte-rendu détaillé sur ce blog.
Mais qu'en est-il de la réaction des acteurs de la superstructure capitaliste ?
Eh ! bien ça allait d'une campagne de terreur digne de la Guerre froide (on va débarquer tuer vos enfants au son de l'Internationale) à l'interdiction éventuelle de la manifestation.
En incluant également la déligitimation de la cause, la discréditation des moyens utilisés, le tout enrobé des valeurs chères à toutes les fractions (de la droite à la gauche), soit le dogme de la non-violence et l'illusion du changement pacifique. Dans un article plus bas, vous avez l'occasion de voir Glenn Beck, symbole réactionnaire états-unien qui fustige le livre l'«Insurrection qui vient» et, bien entendu, le message que ce dernier comporte, soit l'appel à la révolution. Ce monsieur, comme bien d'autres de son genre partout sur le globe, nous parle de pacifisme, de Gandhi et de Luther King.
Au Québec, on nous parle souvent des «autres moyens de vous faire entendre». Bref, du futile vote aux 4 ans, de l'implication dans un parti politique ou je ne sais quoi d'autre. Ces gens essaient de canaliser la révolte vers des dortoirs politiques. C'est de l'anesthésie. De la révolte, les personnes ainsi embrigadées dans le système passent à la collaboration.
Rappelez-vous un des composants de la superstructure, les valeurs. Qui ne sont pas neutres. Ces valeurs sont le reflet intentionnel du capitalisme. L'importance du travail (combien de parents poussent leurs enfants à travailler dès l'âge de 14 ans ! Souvent même plus jeune !), le respectde la sacro-sainte propriété, la soumission à l'État, au gouvernement, aux flics, à la patrie.
On te donne un drapeau et on te dit de l'agiter à chaque année.
On te dit que tu vis dans le plus-meilleur pays du monde, que tu as de la chance de ne pas être en Afghanistan. Oh mais non, maintenant que nos soldats du plus-meilleur pays sont là la population afghane est heureuse, on lui a apporté la lumière de la civilisation démocratique après tout. Avant il faisait sombre et c'était les ténèbres. Puis, de preux chevaliers à la feuille d'érable sont descendus de chevaux de métal volants pour illuminer le bon peuple ignare. Une belle histoire hein ? Que ce ne soit que des conneries, on le sait, mais le plus ridicule, c'est que, malgré la caricatures, il y aura des imbéciles patriotes pour le croire et d'autres pour tenir ce discours à la télévision, à la radio ou dans les parlements...

samedi 1 août 2009

La droite réactionnaire des États-Unis se prépare au pire...


Voici une vidéo qui est, faute d'autre mot, très alléchante pour ceux et celles d'entre nous qui ont eu la chance de lire le fameux bouquin «L'insurrection qui vient» écrit par le Comité invisible (dont, vous vous en douterez, nous ignorons qui sont les membres).
Pour la petite histoire, il y a une véritable tempête politique en France autours de ce livre puisque l'autorité française a procédé à l'incarcération de Julien Coupat, sa compagne et des camarades, soupçonné-e-s de former ce Comité invisible et d'être à l'origine, non seulement de ce livre, mais aussi d'un sabotage d'une ligne TGV (train à grande vitesse) reliant la France et l'Allemagne. Sabotage qui a été revendiqué peu de temps après par un groupe allemand, soit-dit-en-passant. Ces personnes furent arrêtées sous l'inculpation de « direction d'une structure à vocation terroriste », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « dégradations en réunion en relation avec une entreprise terroriste ». Après plus de 6 mois passés en prison, Julien Coupat fut relâché en mai 2009. Notons que, malgré l'absence flagrante de preuves à son encontre, il dût essuyé plusieurs refus de remise en liberté.
La ministre de l'intérieur voyait dans le sabotage de la ligne TGV un acte de ce qu'elle hallucinait comme «l'ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome». Ce qui remplace bien le terrorisme islamiste pour un régime ultra-sécuritaire, nécessairement autoritaire et policier.

Tout cela pour vous présenter la vidéo tirée de l'émission de Glenn Beck, un connard ultra-conservateur (comme s'il y en avait pas assez) qui grogne en direct à la chaîne télévisée Fox News (surprise...). Notons que le livre du Comité invisible sera publié très prochainement aux États-Unis sous le titre «The coming insurrection» par les presses du Massachusets Institute of Technology (MIT).
La vidéo est en anglais, sous-titrée en français.



(Vous pouvez également voir l'article dont il en est question sur le site du quotidien francais Libération à l'adresse suivante : http://www.liberation.fr/brut-de-net/06011086-fox-news-fait-de-la-pub-pour-l-insurrection-qui-vient)

(Et l'interview par Le Monde de Julien Coupat, alors incarcéré : http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/05/25/julien-coupat-la-prolongation-de-ma-detention-est-une-petite-vengeance_1197456_3224.html)

(Et, bien sûr, l'Insurrection qui vient en ligne : http://rebellyon.info/L-Insurrection-qui-vient.html)

Le déserteur -- Renaud

Voici la reprise faite par Renaud de la célèbre chanson «Le Déserteur», de l'auteur et musicien Boris Vian.



Radicalisation ouvrière, phénomène culturel ?

On apprenait dans l'Humanité (quotidient Français) à la suite d'un sondage qu'une majorité d'ouvriers et d'ouvrières comprenaient et approuvaient la séquestration des patrons et jusqu'à la «destruction de sites».
En effet, «L’enquête de l’IFOP- l’Humanité (1) révèle que 44% des ouvriers adhérent à l’idée de séquestrer des patrons (4% les condamnent), soit une progression de 4% par rapport au sondage que ce même institut avait réalisé en avril 2009 pour Paris Match». Mais plus encore, «Le pourcentage des ouvriers tombe à 30% lorsqu’il s’agit de juger les salariés qui menacent de faire sauter leur entreprise (contre 16%)». Un pourcentage de 30 % appuyant le «terrorisme» prolétarien c'est déjà beaucoup plus que ce que l'on pourrait espérer récolter avec les sondages (corporatifs) effectués au Québec.

Conscience de classe ? Culture de politisation de la classe ouvrière française ?
Une chose est sûre, la France a un passé de mobilisation bien plus mordant que celui du Québec. Ici c'est surtout à la répression qu'on est habitué-e. Oh ! Mais n'allez pas croire que la répression se résume à l'intervention des Forces Armées comme il y a eu lieu dans plusieurs pays. La répression étatique peut inclure l'utilisation de la police, la criminalisation de la contestation, la marginalisation des luttes sociales, des stratégies de mass médias pour garder l'opinion publique dans l'ignorance ou dans le chemin idéologique privilégié. Des exemples de cela fusent dans l'histoire passée et actuelle de la société québécoise.

Mais passons cela et revenons sur le sujet principal.

Récemment il y a eu le cas d'un patron en Chine lynché à mort par les employé-es suite à une annonce de réduction drastique de personnel. Après l'Asie et l'Europe en ébullition, après l'Amérique latine en plein remaniement idéologique, qui tend vers l'antilibéralisme/socialisme étatique, est-ce au tour de l'Amérique du Nord de procéder à un questionnement de ses tenants et abouttisants, cela surtout dans un contexte de crise ?
L'article nous apprend que le ressentiment ouvrier et sa radicalisation est « davantage l’expression du malaise, de la colère et de l’exaspération face aux fortes inégalités de revenus entre les salariés et les actionnaires et les hauts dirigeants ». Après des cas comme l'ex-PDG de la Caisse de dépôts et de placements du Québec (CDPQ) qui a engendré plus de 40 milliards de déficit et qui s'en tire avec 378 750 $ et qui avait l'audace de dire en commission parlementaire qu'il avait sacrifié sa carrière au privé pour venir aider la société en prenant la tête de la CDPQ, on se demande combien de temps il faudra pour que les prolétaires, les «va-nu-pieds» et les marginaux mettent le feu à ce système de merde...


Pour voir l'article en question :
http://www.humanite.fr/L-immense-majorite-des-Francais-comprend-la-colere-des-ouvriers

vendredi 19 juin 2009

[Cinépilepsie sociale] Antifa : chasseurs de skins

Cinépilepsie Sociale renaît des cendres de Ciné-Engagé. Bien que nous ayons foutu le feu à sa nomenclature, la patente reste essentiellement la même : projections politiques et sociales, réflexions et débats sur les sujets abordés, le tout autour d'une p'tite frette.

Le 22 juin prochain, nous diffuserons Antifa : chasseurs de skins.


Synopsis :

Paris début 80 le mouvement Skinhead arrive en France, et s'apprête à défrayer la chronique pour la décennie à suivre, à coup de provocations et de crimes racistes. Des bandes se forment et se lancent dans une véritable guérilla urbaine pour contrer l’offensive fasciste. Ils sont les Red Warriors, les Ducky Boys ou les Ruddy Fox. Les jeunes parisiens vont les surnommer « chasseurs de skin ». Leur motivation : combattre le fascisme et les actes racistes par tous les moyens nécessaires quitte à retourner contre leurs adversaires la violence qu’ils emploient. ANTIFA est non seulement l’histoire d’une culture, le mouvement skinhead mais aussi l’histoire des bandes qui ont créé un antifascisme autonome, urbain et radical aujourd’hui reconnu partout en Europe.

Les projections se dérouleront au Plouffe, 110 de la Gare, à 19h00. Pour plus d'infos, vous pouvez nous contacter à cine-stj@riseup.net

jeudi 11 juin 2009

Qui sème la privatisation, récolte la radicalisation

Mercredi le 29 avril, je me fais demander dans mon cours de philo hebdomadaire du matin par la secrétaire… de mon directeur des études. J’ai de très mauvais pressentiments, qui se confirment quelques minutes plus tard. Je suis accueilli dans le bureau de ce dernier en compagnie du coordonateur de la vie étudiante, avec une grosse lettre brochée qui m’attend sur la table. Je m’assois, ils me disent de lire, ce que j’exécute, angoissé. Toute cette petite scène pour me faire dire en gros ceci : vous et votre camarade, Maxime Gagnon-Gauthier et Anthony Lapointe, êtes expulsés définitivement du cégep St-Jérôme, vous voyez refuser l’accès au territoire du collège (donc échec automatique de nos sessions) et avez une plainte éventuelle aux autorités. Leur preuve, leur demandais-je. « Joue pas les fin-fins, quelqu’un t’as vu ». Qui... Est-ce que je peux le voir? « Non, on s’en reparlera en procédure judicaire »… et c’est ainsi que commença une de mes luttes les plus intenses et futiles pour la défense de mes droits face a l’autoritarisme grandissant de la machine étatique.

Les technocrates se croient de plus en plus tout permis, et renforcent leur autoritarisme, dans l’optique où ils ne font qu’appliquer dans l’impunité le plan de restructuration néolibéral dicté par le gouvernement. Ils deviennent donc les jardiniers de l’état du parti libéral et des grands groupes financiers. Et des années avant, c’était pour des nationalistes qu’ils faisaient le sale boulot…

Marginaliser la résistance amène à des actions de plus en plus radicales dans la fin et les moyens mis de l’avant. C’est l’analyse qu’on pourrait porter ici sur mon cas. En effet, c’est tout au long du dossier concernant les revendications étudiantes visant le retrait des publicités « zoom média » que la direction a montré son arrogance en se bornant dans les négociations au seul argument du déficit économique structurel (un classique) imposé par le gouvernement (néolibéral). Ce refus de coopération entre autorité et population (étudiante dans notre cas) amène cette dernière à considérer l’option de régler ces problèmes en s’auto-organisant dans ce but précis. Et c’est ainsi que des étudiantes et des étudiants firent pendant des années durant disparaître des "zoom média", pour contraindre la direction à écouter la collectivité. Mais la marginalisation par la répression s’accroit considérablement avec la peur des dominants de ‘perdre le contrôle’ de leur chasse gardée et de leur mode de vie privilégié. Cela aboutit donc à des cas de traitement « exemplaire dissuasif », comme mon cas et celui de mon camarade.

La radicalisation des luttes est actuellement globale, avec la construction de syndicats révolutionnaires aux États-Unis avec le SWU-IWW dans les StarBucks, les tentatives d’implantations de locaux pour le Centre Social Autogéré (CSA) à Pointe-Saint-Charles, les grèves des employé-e-s non-syndiqué-e-s à travers le monde, le refus pour la majorité de la gauche d’être guidée par des structures rigides et autoritaires, et bien sûr l’effervescence (dans plusieurs régions) que l’extrême gauche connaît actuellement. On sent bien un vent nouveau arriver, venu probablement des graines semées par le mouvement que les médias on étiqueté « altermondialiste ». C’était en fait un mouvement révolutionnaire qui devait nécessairement passer par un stade de maturation pour ensuite mieux s’orienter et se redéployer. Ce n’est pas non plus sans rappeler la dynamique autonome du mouvement de la gauche québécoise des années 70, avec les garderies populaires à base militante, les comités d’action politique (CAP), le mouvement syndical et politique (MSP, sorte de réseau militant politique étudiant au début de 68), etc. Toute cette évolution est nécessaire pour que la base populaire puisse reprendre son souffle, se réorganiser et repartir à la conquête de plus de droits politiques et une augmentation de sa qualité de vie. Cette tendance des luttes de converger entre elles se remarque de plus en plus par sa capacité à rassembler des gens de milieux différents, et même (oh sacrilège!) de classes différentes (comme les coalitions citoyennes pour l’environnement, Québec Solidaire, revendications de droits civiques, etc). Le rapport de force avec les dominants ne peut que se porter mieux et permet d’envisager des gains pour les luttes futures.

Il faut constamment ré-analyser les contextes politiques où se déroulent nos luttes, pour ainsi s’adapter et dégager de nouvelles perspectives permettant de rallier les masses et gagner des victoires décisives sur nos adversaires. Le besoin de conscientiser les masses sur l’importance de la solidarité entre gens de même classe se fait donc capital dans ce temps de crise économique et de mouvement des forces politiques en présence. Il faut préparer au plus tôt les gens à se serrer les coudes lorsque sera venu le moment de ne plus reculer et ne plus revenir en arrière, jamais.

On doit arrêter de rêver et affirmer haut et fort nos idées et notre point de vue antiautoritaire, anticapitaliste et pro-humaniste. Cessons d’avoir peur d’être traité-e-s d’idéalistes ou de terroristes, et commençons à concrétiser collectivement et au quotidien, la société que nous voulons pour demain. Si ce n'est pas nous qui le faisons, qui s'en chargera? (Amir Khadir?)

Maxime
Ex-Externe de l'AGES
Étudiant en exil

lundi 8 juin 2009

Non à l'accord de libre-échange Canada-Colombie!

APPEL À MANIFESTER: Mercredi, le 10 juin à 9:00

Contre la présence d'Uribe Velez, président de la Colombie, à la CONFÉRENCE DE MONTRÉAL!
Le Canada ne doit pas devenir complice de crimes contre l'humanité!
Non à la ratification de l'Accord de libre-échange Canada-Colombie!


L'accord de libre-échange (ALÉCC) que le Canada et la Colombie tentent actuellement de faire ratifier dans les instances législatives de leur pays respectif, perpétue un modèle économique néo-libéral qui ne fonctionne pas. La crise mondiale actuelle, qui est économique et financière mais aussi environnementale, alimentaire, énergétique, sociale et humanitaire, exige de penser à des avenues alternatives de développement basées sur la justice sociale, la répartition équitable de la richesse, et les droits humains. Une étude intégrale et indépendante de l'impact d'un accord de libre-échange sur les droits humains en Colombie est incontournable, d'autant plus que de nombreux organismes internationaux de protection des droits humains et syndicaux se disent préoccupés par la situation qui prévaut dans ce pays.

L'ALÉCC, voulu par Harper, rendrait le Canada complice des crimes innombrables commis par le régime Uribe :

-->Assassinats sélectifs de syndicalistes, de défenseurs de droits de la personne, de leaders étudiants, de journalistes par des tueurs à gage

-->Contrôle des médias par des groupes puissants favorables au régime Uribe.

-->Massacres de paysans pauvres, d'Autochtones et d'Afro-Colombiens par les paramilitaires pour expulser ceux-ci de leurs terres.

-->Déplacement forcé de plus de 4 millions de Colombiens, et l'exil à l'étranger de milliers de citoyen-ne-s chassés par le terrorisme des paramilitaires, que permet Uribe en toute impunité.

-->Assassinats de jeunes des quartiers pauvres des grandes villes par les militaires, qui les déguisent en guérilleros pour toucher une récompense (scandale des "faux positifs").

-->Les parlementaires élus par la pression des groupes paramilitaires d'extrême-droite, alliés aux narcotrafiquants, appuient le régime Uribe. Les parlementaires liés aux paramilitaires ont voté la modification de la Constitution, qui a permis la réélection d'Uribe et l'imposition d'une dictature de type fasciste.

-->Persécution de l'opposition et de la Cour suprême de justice par la police politique, le D.A.S. (Département administratif de sécurité).

Envoyons le signal clair aux "puissants de ce monde" réunis à la Conférence de Montréal, que nous ne voulons pas de leurs politiques pour sauver un modèle économique qui ne fonctionne pas.

RASSEMBLEMENT FACE À L'HÔTEL HILTON BONAVENTURE

Lieu:
900 rue de La Gauchetière Ouest (métro Bonaventure)
Date: Mercredi, le 10 juin 2009
Heure: À compter de 9h00 jusqu’à 11h00

Non à l'Accord de libre-échange Harper-Uribe !
Contre l'assassinat de syndicalistes, contre les crimes d'État, contre l'impunité en Colombie !

NON À L'ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE CANADA-COLOMBIE !

Rassemblement convoqué par une diversité d'organisations, dont Attac-Québec et SOS-COLOMBIE, coalition d'organisations contre l'ALÉ Canada-Colombie, composée de: Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), Développement et Paix, Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC), Regroupement autonome des jeunes (RAJ) de Sherbrooke, Action Solidarité Colombie (ASOCOLOM), le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), le Conseil central du Montréal Métropolitain (CCMM-CSN).

lundi 1 juin 2009

Manifestation en support au CSA!

2 juin 2009 - 6:00pm

Suite à la répression policière qui s'est abattue sur le Centre Social Autogéré, une manifestation se tiendra mardi le 2 juin à 18h00 devant la mairie l'arrondissement du sud-ouest au 815 Bel-Air, près du métro Lionnel-Groulx. En effet, les consultations sur le projet de développement immobilier - 6 étages de condominiums luxueux - auquel est destiné le 2985 St-Patrick ont été annulée suite à notre réappropriation populaire. Ne restons pas silencieux et silencieuses!

Nous vous invitons à y venir en grand nombre afin démontrer aux autorités en place que le CSA vie à travers les gens. Il en est ainsi depuis deux ans et nous sommes toutes et tous toujours unies et déterminées!

mardi 26 mai 2009

Installation du Centre Social Autogéré

Grande Manifestation d'appui
29 mai 2009 - 17h30

au Parc St-Gabriel,
à deux pas du métro Charlevoix

Le CSA s'installe enfin dans un bâtiment abandonné de Pointe-Saint-Charles afin de poursuivre et d'étendre ses activités sociales, culturelles et politiques. Toutes les personnes concernées par la création d'espaces enfin libérés du rouleau compresseur de la mise en chantier de condos dans nos quartiers sont conviées à une grande manifestation festive, familiale et éclatante. Pour des fins de sécurité, le CSA demeurera fermé pour la première nuit, mais la rue devra vibrer de notre présence. L'heure est cruciale, et seul un rapport de force significatif en assurera le succès.

Au programme de la soirée : Cirque, fanfare, chorale, animation de rue, investissement massif et joyeux d'un lieu déserté par ses propriétaires afin d'y installer un des premiers CSA en Amérique du Nord.


Activité au campement extérieur le 29 mai

Musique et animation de rue
Bouffe
Mot de bienvenue
Conférence de presse
Projection de films :

  • Zone d'autonomie CSA
  • historique des occupations
  • Le CSA un projet ancré dans le quartier
  • Stratégie médiatique du Centre Social Autogéré
  • et plus si on le désire....

Spectacle de Feu avec accordéon et percussion


Activité au campement extérieur le 30 mai

Animation de rue durant la journée
Activité pour les enfants (à confirmer)
8h00 Déjeuner
9h30 Point de presse
10h00 Assemblée générale
Jardinage
12h00 Dîner
13h00 Atelier sur l'auto défense contre des charges criminelles pour avoir squatter
15h00
Tournée anti-olympiques au Québec
18h00 Souper
20h00 Spectacle d'ouverture

  • mot de bienvenue
  • visite du Centre Social Autogéré
  • Chorale libertaire de Pointe-St-Charles
  • Musique acoustique
  • spectacle de feu
  • 4 DJ

Pour plus d'infos : www.centresocialautogere.org

dimanche 17 mai 2009

Lancement du Cause Commune #24

Même si la sortie du dernier Cause Commune date de quelques semaines, son contenu n'en est pas moins d'actualité et c'est pourquoi nous vous invitons à son lancement local mercredi prochain! Venez discuter avec nous autour d'une p'tite frette de notre organisation, des crosses de la Caisse de dépôt, et plus encore.. En tout cas, on vous y attend!


Date : mercredi 20 mai 2009
Lieu : Dieu du Ciel, 259 rue de Villemure, St-Jérôme



Pour lire le journal en ligne :

mardi 12 mai 2009

Rendez-vous au Salon du Livre Anarchiste de Montréal, 16-17 mai

Les 16 et 17 mai prochains, participez au 10e Salon du Livre Anarchiste de Montréal avec l'Union communiste libertaire!


16 mai (samedi)
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* L'UCL tiendra un kiosque toute la journée dans la salle principale d'exposition. Vous pourrez vous y procurer toutes nos publications ainsi que plusieurs nouvelles brochures.

* « Histoire de l'anarchisme au Québec », un atelier retraçant l'évolution de l'anarchisme dans la belle province. Présenté par un membre du collectif local de Québec.

* « Party des communistes libertaires », une soirée de fête où se rassembleront membres, sympathisants et sympathisantes, ainsi que nos allié-e-s d'ici et d'ailleurs. Pour infos, contactez-nous ou venez nous rencontrer au kiosque.


17 mai (dimanche)
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* « Luttes urbaines et changement social », un atelier dressant un portrait des luttes populaires dans un contexte urbain et des perspectives radicales offertes par celles-ci. Présenté par des membres du collectif local de Québec.

* « Analyse communiste libertaire d'une crise qui nous coûte cher », un point de vue sur la crise économique qui secoue actuellement le capitalisme. Présenté par des membres du collectif local de Montréal.

* « Organisation anti-capitaliste en milieu étudiant », un panel sur l'implication des anarchistes dans le mouvement étudiant, organisé par des membres du collectif local de Montréal.

Les deux journées d'activités du Salon auront lieu au centre communautaire CEDA, 2515 Rue Delisle, à deux pas du métro Lionel-Groulx.

Vous pouvez consulter le programme complet des activités du 10e Salon du Livre Anarchiste de Montréal au http://www.salonanarchiste.ca

jeudi 30 avril 2009

Projections 5/5 : Luttes sociales au Québec


Pour clôturer ce premier programme, nous nous pencherons sur les enjeux politiques et sociaux vécus au Québec et les luttes qui en découlent. Au menu, deux films précédés d'une présentation par un militant local :

- Le temps des bouffons, un court-métrage de Pierre Falardeau;

- Vue du sommet, qui traite des événements entourant le sommet des Amériques de Québec.

Rangez vos mouchoirs, non seulement l'expérience des projections n'est pas morte, mais elle reviendra en force dans peu de temps sous une nouvelle formule améliorée!

où : au Plouffe (110 de la Gare)
quand : lundi 4 mai
contact : cine-stj@riseup.net

1er mai anticapitaliste

À l'occasion de la fête internationale des travailleurs et travailleuses, le collectif local de St-Jérôme vous invite à participer à la manifestation anticapitaliste qui aura lieu à Montréal. Un départ aura lieu de la gare de St-Jérôme à 15h00.

Rassemblement à 17h30 - départ à 18h30 - au Parc Cabot à Montréal (coin Atwater et Ste-Catherine / métro Atwater). La manifestation se dirigera vers le bureau principal de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le quartier des affaires (1000, place Jean-Paul-Riopelle, dans le Vieux-Montréal).

Après la manif: spectacle anticapitaliste! Au Petit Café Campus, à 20h30.
Avec: Paul Cargnello and the Frontline, Fred Dubonnet, Chaotic Insurrection Ensemble, des membres de Nomadic Massive, Micros Armés et Son un poco politicas.

samedi 4 avril 2009

Projection (3/5) : Itinérance et jeunes de la rue

Un petit rappel pour la prochaine projection qui aura lieu lundi prochain sur le thème de l'itinérance. Une introduction sera faite par une étudiante en travail social et nous présenterons les films suivants :

- Ryan Larkin, un court-métrage sur un animateur du même nom qui a connu un certain succès dans les années 60 et qui vit maintenant dans la rue;

- L'armée de l'ombre, qui donne la parole aux jeunes de la rue, abattant ainsi bon nombre de préjugés à leur endroit - non sans imposer une vision critique de la société.

date : lundi 6 avril 2009
lieu : au Plouffe (110 de la Gare)
contact : cine-stj@riseup.net

samedi 21 mars 2009

Projection (2/5) : vers l'autogestion

Les patrons ont besoin de nous, nous n'avons pas besoin d'eux! Ce lundi nous vous présentons un portrait de l'autogestion ouvrière en trois temps :

- une présentation de l'autogestion et de l'anarchisme comme projet de société par un membre de l'UCL ;

- projection du documentaire On a raison de se révolter, qui se penche sur les luttes ouvrières passées au Québec et qui aborde, entres autres, l'expérience de Tricofil ;

- visionnement de La prise (vf de The Take) de Naomi Klein et Avi Lewis, sur le phénomène d'autogestion ouvrière qui a émergé de la dernière crise économique en Argentine.

L'activité s'articule autour de "Ciné-engagé", qui propose une remise en question des rapports sociaux, politiques et économiques en place via une formule conférence / court-métrage / long-métrage qui aura lieu à toutes les deux semaines (cliquez sur l'affiche pour plus d'infos sur la programmation). Venez savourer le tout autour d'une p'tite frette!

date : lundi 23 mars 2009, 18h30
lieu : au Plouffe, 110 de la Gare
courriel : cine-stj@riseup.net

mardi 17 mars 2009

Aftermath de la manif du 15 mars

Ce fut une journée que le collectif Étoile Noire va longtemps garder en mémoire, tout comme les centaines de manifestant-e-s arrêté-e-s avant et tout au long de la manifestation organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP). Notre version des fait est surtout basé sur l’expérience tel que vécu hier dans la rue, donc elle sera certainement subjective.

Notre aventure commence donc à 2h au métro Berri-Uqàm, où nous apprenons de sources diverses, que la ligne orange montant au Mont-Royal, point de rassemblement de la marche, est fermée soit dû à un problème technique, soit dû à une directive du SPVM pour empêcher les manifestant-e-s de converger. Aussitôt dit, la masse de protestataires dissimulés dans la foule remonte d’un trait à la surface. Certain-e-s choisissent d’attendre sagement l’autobus; une décision qui sera lourde de conséquences puisque suivant leur tactique du « bâton dans les roues », le SPVM aurait probablement donné l’ordre d’arrêter les circuits se rendant sur les lieux du rassemblement. D’autres camarades plus dynamiques forment des colonnes et marchent jusqu’à l’événement, permettant de rassembler quelques curieux et curieuses au passage (retournant ainsi le stratagème à notre avantage).

Quand nous arrivons enfin sur les lieux, au premier pas de la manifestation, un sergent de police fait résonner de son magnétophone : "Ce rassemblement est décrété illégal, je répète ILLÉGAL, veuillez vous disperser!". Puis des rumeurs nous parviennent selon quoi une dizaine de camarades auraient déjà été arrêté-e-s par le SPVM avant même de pouvoir se rendre, sous des accusations du genre « possession d'arme » dû à des bâtons de drapeau supposément trop imposants. Les forces de l’ordre avaient les nerfs à fleur de peau. Il y avait de la tension dans l’air, c’était palpable. On se disait qu’il nous laisserait une demi-heure tout au plus, avant d’ordonner à l’anti-émeute de nous charger comme elle fait habituellement chaque année, assez précocement et sans égard pour les personnes sur son chemin. En même temps, nous constations l’ampleur de la foule : il y avait environ entre mille et deux mille personnes au cortège de départ, ce qui nous assurait un rapport de force décent. Mais comme de fait, rendu à une intersection, 20 minutes après la mise en marche, des agents de la police infiltrés parmis nous se saisissent aléatoirement d’un camarade et le trimbale jusqu’à un blocage de police sur la rue transversale. La réponse ne se fait pas attendre : une vague de manifestant-e-s en colère charge les policiers pour lui venir en aide, sans succès, ouvrant un deuxième « front » à la manifestation. À ce moment la situation devient quelque peu confuse, les gens ne sachant pas trop qui suivre, on continue d’avancer malgré tout. Chargé-e-s et pris-e-s d’assaut par l’anti-émeute au tiers des virages qu’effectue la manifestation, ça ne prend qu’environ une heure pour que la situation s'enflamme et devienne ingérable pour les forces de l'ordre : en chemin, la manifestation se fait charger et couper à plusieurs reprises, ce qui créé d’après ce qui à été recensé, deux autres contingents qui prennent des directions opposées et ainsi continue une vive résistance.

Rendu-e-s à l’université McGill, le contingent principal était maintenant réduit à environs 800 manifestant-e-s. Et pas « 500 punks casseurs », comme le disait Paul Arcand au 98.5 qui, comme les autres mass médias, n'essayera même pas de comprendre le trop-plein des précaires qui doivent subir la répression policière de façon quotidienne. Pourtant, après environs 2h de harcèlement de la part des forces de l’ordre qui tentaient de nous prendre par les flancs et en revers, ils nous barrent la rue devant la Place des Arts, décidés de mettre fin à ce jeu du chat et de la souris à travers la cité auquel nous nous étions accoutumé-e-s. Bloquée, la foule refoule et se disperse en partie. Ne reste plus qu’une centaine du « noyau dur », ce lumpenprolétariat, déterminé que le point final improvisé de cette marche se fasse maintenant et dans la confrontation. Puis quelqu’un découvre que le groupe est en fait à coté d’un édifice en rénovation et en moins de deux, une trentaine d’irréductibles érigent une barricade et concassent des briques en guise de munitions. Et en moins de deux, ils et elles fuient leur barricade en voyant arriver l’anti-émeute les charger au sol et sur leur noble monture, tels des chevaliers de l’ordre et de la lumière mâtant la plèbe. Aussitôt, une pluie de briques et de balles de neige tombe en abondance sur les policiers de toutes parts et tous cotés, avant que ceux-ci ne se divisent en petites escouades pour pouvoir poursuivre plus efficacement les poches de résistances restantes. Pour nous, ce fut la fin des hostilités.

Sur notre chemin du retour, ce fut l’heure des bilans. Tout notre monde est saint et sauf, mais nous rencontrons en chemins des ami-e-s qui nous confirment que des gens de notre organisation et des autres se sont fait coffrés. Les chiffres oscillent entre une trentaine et 100 personnes; rien d’officiel sur quoi se baser pour l’instant. Nous croisons aussi des journalistes de Québec-radio (radio web du journal LeQuébécois) qui se sont fait tabasser par les agents de la paix tout en criant : « Wowow relax, journaliste, journaliste! ». D’autres sordides histoires ressortent, comme des gens qui s’attaquent sans discernement au biens des prolétaires, des journalistes et autres curieux et curieuses matraqué-e-s, une mémé poussée des les escaliers par des boucliers de l’escouade… et finalement les chiffres officiels parlent de 221 arrestations en tout. Un bilan lourd où nos camarades devront collectivement débourser des milliers de dollars au service de police de Montréal pour être remis en liberté en attendant leur procès. Est-ce que le résultat que nous connaissons aujourd’hui valait ce sacrifice? Une réflexion devrait être faite sur la tournure qu’a prit l'événement pour que les choses tournent mieux à l’avenir, mais une chose reste évidente : nous avons raison de nous révolter.