jeudi 29 janvier 2009

Désobéir, un devoir de citoyen

Pacifique, mais pas nécessairement légal. C’est la phrase qui pourrait le mieux qualifier le type d’opération mené par le collectif francais Les Désobéissants. En effet, ce groupe alter-mondialiste venant d’un large éventail de luttes sociales ont décidé d’utiliser comme stratégie l’action directe non-violente pour arriver à un changement radical de la société. En faisant de la désobéissance civile, c’est-à-dire en refusant d’obéir publiquement à une loi jugé injuste, et en médiatisant leur action, ils et elles essaient d’amener un changement dans l’opinion publique assez grand pour susciter un mouvement de contestation généralisé.

Ces militant-e-s fauchent des champs d’OGM, interrompent des conseils sur le nucléaire, font des graffs en plein milieu du jour, mettent en scène avec la collaboration de troupes de théâtre des actions thématiques publiques, organisent des camps de formation, etc. Certaines tactiques pourraient bien sûr être remises en question. Comme le fait de se laisser arrêter calmement par la police après un acte de désobéissance pour « prendre l’entière responsabilité du geste posé », qui fait que leurs membres se retrouvent presque systématiquement en prison. En faisant ainsi, ils et elles laissent tomber la contestation sur le fonctionnement global du systeme judiciaire, le fait que les policiers appliquent des lois qui existent en partie pour une raison de sécurité, mais qui dans l’absolu sont présentes pour assurer aux dirigeants le maintien de la société dans la voie de leurs intérêts. Et aussi, comme les médias font partie intégrante de leur stratégie, il y a un risque que leur action tourne autour du « sensationnalisme » pour faire le bulletin d’information du soir. Heureusement, le collectif se sert abondamment des nouveaux médias internet, ce qui leur assurent une capacité de diffusion non-négligeable. On peut donc voir qu’il y a une limite à leur stratégie, car ils et elles acceptent quand même de jouer certaines règles du jeu des possèdants, mais le travail de conscientisation et d’action directe semble avoir porté fruit.

C’était pour la petite critique constructive, car en fait ces gens font un sacré beau boulot. Ces militant-e-s inculquent aux gens la notion de désobéir à une autorité, dans la mesure où celle-ci agit de façon injuste, ce qui peut briser l’apathie générale des gens et les rendre plus vigilants dans des situations d’antagonisme avec les directions patronales, le gouvernement, etc. Ils et elles élèvent la critique à un niveau plus haut, présentent la désobéissance civile comme un devoir que tout bon citoyen devrait appliquer et généralisent la résistance au lieu de la relayer seulement au « clan anticapitaliste ». On peut aller voir leurs réalisations avec ce lien : http://www.desobeir.net/ .

Leur porte-parole et attaché de presse non-officiel, Xavier Renou, a fait un débat entre « Publicitaire et Anti-Pub » sur la chaine internet France.info. Ne connaissant pas exactement ses orientations politiques, j’ai été agréablement surpris de le voir utiliser une analyse similaire aux libertaires pour décrire la société de consommation et de croissance infinie dans laquelle pataugeons. Les arguments présentés dans ce vidéo datant de quelques mois sont pertinents et très bien articulés par leur représentant, même si les sophismes et autres entourloupettes pleuvent du coté opposé. Un vidéo plus qu’approprié lors de cette semaine de la pub, où on tente de nous inculquer que la pub nous rapporte collectivement plus qu'elle ne nous prend, alors qu’elle est l’huile même qui lubrifie la machine capitaliste qui siphonne nos vies.




Jacques Séguéla et Xavier Renou sur France Info


mardi 6 janvier 2009

Le collectif Étoile Noire de St-Jérôme se joint à la nouvelle Union Communiste Libertaire

Le 23 novembre dernier, le collectif Étoile Noire a adhéré à la nouvelle plateforme de l’Union Communiste Libertaire, qui prendra le relais de l’ancienne union régionale de la NEFAC pour ce qui est de propager l’anarchisme organisé au Québec. Le collectif avait déjà une existence relative dans St-Jérome, ses membres ayant déjà organisé des campagnes abstentionnistes locales et s’étant investis dans le mouvement étudiant. C’est lorsque qu’est venu le temps de mieux définir leurs principes et objectifs, dans l’optique de rassembler encore plus d’activistes autour d’une même démarche révolutionnaire, que les membres ont considéré la possibilité de se fédérer avec la NEFAC, dont la portion québécoise est devenue l'UCL. Après une étude approfondie de la plateforme et moult débat sur l’organisation, ceux-ci ont conclu qu’elle était de loin celle la plus proche de leurs idéaux libertaires et avait les meilleurs moyens pour y parvenir. De plus, avec sa refondation, elle tend à mettre fin à l’isolement des militant-e-s révolutionnaires en région, mettant entres autres des ressources matérielles (journaux, tracts, affiches, web) et du support personnel à leur disposition.

Les membres d’Étoile Noire s’engagent donc pleinement dans le combat devant mener à une révolution sociale communiste libertaire. Ils et elles s’acharneront à éveiller chez les travailleurs et travailleuses une conscience de classe afin que ceux-ci s’unissent et prennent en main la construction d’une société libre et égalitaire. Pour ce faire, il leur faut abolir le capital privé, socialiser les moyens de productions et de distributions, rompre avec le patriarcat et finalement mettre en place des structures permettant l’autogestion. Les moyens et actions pour y parvenir seront variés : distribution du journal Cause Commune, affichage, conférences, ateliers de réflexion théorique, action directe, implication dans les mouvements sociaux locaux, etc. Une participation dans les divers comités de la fédération est aussi à l’ordre du jour. Alors si travailler au projet révolutionnaire dans la région vous intéresse, contactez-nous!