dimanche 2 août 2009

Lire entre les lignes avec un bon outil

Petit rappel de philosophie politique :

«Le mode de production mis en place à une époque donnée est assorti de rapports sociaux, issus de l'organisation du travail, qui déterminent les conditions d'existence particulières des agents de la production. »
-Bref, les prolétaires travaillent et sont pauvres, les bourgeois en tirent profit et sont riches.

«Mais l'influence de l'infrastructure économique ne s'arrête pas là. c'est elle qui détermine la SUPERSTRUCTURE, c'est-à-dire l'ensemble de l'organisation juridique, politique et idéologique propre à une société donnée. Ainsi, l'État, les lois, les idées, les valeurs et les mœurs que connaît une société ne sont pas des éléments neutres, mais ils découlent de l'infrastructure économique et lui permettent de se reproduire.»
-Ce passage est très important. En résumé, la démocratie parlementaire bourgeoise, les médias corporatifs (mass-medias), les tribunaux, l'Armée, les ministères, etc. et surtout LA POLICE sont tous des éléments qui sont au service de l'infrastructure de la société, en l'occurence du capitalisme. Dès que ce régime sera menacée, la superstructure mettra tout en oeuvre pour le protéger et discréditer ainsi que criminaliser la dissidence.


Maintenant, au vue de ces prémisses, analysons un peu les réactions de la classe dirigeante montréalaise, de la police et des médias, tous issus de la superstructure, face à différents événements marquants de l'actualité militante.

1- la diffusion des noms des personnes assassinées par les flics de Montréal ces 20 dernières années.
Cette diffusion, sous forme de graffitis, est qualifiée par les médias de «graffitis haineux», et son caractère illégal est très fortement souligné (rappellons au passage que les lois servent à protéger l'infrastructure capiatliste et le régime bourgeois).

http://canoe.com/infos/societe/archives/2009/04/20090417-143925.html
http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2009/04/20090415-000203.htm

Propager les crimes dont se rendent coupables les flics est un acte haineux selon les autorités du régime.
Quoi de plus surprenant dans un État policier proto-fasciste ?

Pour vous renseigner sur cette campagne de diffusion :

www.flics-assassins.net
http://cobp-mtl.ath.cx/fr/qui-sommes-nous

2-Le 15 mars dernier avait lieu la manifestation montréalaise de la journée internationale contre la brutalité policière. Notre collectif, l'Étoile Noire, était présente et nous avons d'ailleurs pondu un compte-rendu détaillé sur ce blog.
Mais qu'en est-il de la réaction des acteurs de la superstructure capitaliste ?
Eh ! bien ça allait d'une campagne de terreur digne de la Guerre froide (on va débarquer tuer vos enfants au son de l'Internationale) à l'interdiction éventuelle de la manifestation.
En incluant également la déligitimation de la cause, la discréditation des moyens utilisés, le tout enrobé des valeurs chères à toutes les fractions (de la droite à la gauche), soit le dogme de la non-violence et l'illusion du changement pacifique. Dans un article plus bas, vous avez l'occasion de voir Glenn Beck, symbole réactionnaire états-unien qui fustige le livre l'«Insurrection qui vient» et, bien entendu, le message que ce dernier comporte, soit l'appel à la révolution. Ce monsieur, comme bien d'autres de son genre partout sur le globe, nous parle de pacifisme, de Gandhi et de Luther King.
Au Québec, on nous parle souvent des «autres moyens de vous faire entendre». Bref, du futile vote aux 4 ans, de l'implication dans un parti politique ou je ne sais quoi d'autre. Ces gens essaient de canaliser la révolte vers des dortoirs politiques. C'est de l'anesthésie. De la révolte, les personnes ainsi embrigadées dans le système passent à la collaboration.
Rappelez-vous un des composants de la superstructure, les valeurs. Qui ne sont pas neutres. Ces valeurs sont le reflet intentionnel du capitalisme. L'importance du travail (combien de parents poussent leurs enfants à travailler dès l'âge de 14 ans ! Souvent même plus jeune !), le respectde la sacro-sainte propriété, la soumission à l'État, au gouvernement, aux flics, à la patrie.
On te donne un drapeau et on te dit de l'agiter à chaque année.
On te dit que tu vis dans le plus-meilleur pays du monde, que tu as de la chance de ne pas être en Afghanistan. Oh mais non, maintenant que nos soldats du plus-meilleur pays sont là la population afghane est heureuse, on lui a apporté la lumière de la civilisation démocratique après tout. Avant il faisait sombre et c'était les ténèbres. Puis, de preux chevaliers à la feuille d'érable sont descendus de chevaux de métal volants pour illuminer le bon peuple ignare. Une belle histoire hein ? Que ce ne soit que des conneries, on le sait, mais le plus ridicule, c'est que, malgré la caricatures, il y aura des imbéciles patriotes pour le croire et d'autres pour tenir ce discours à la télévision, à la radio ou dans les parlements...

2 commentaires:

  1. Dans le même ordre d'idées, il y a "Le petit guide d'autodéfense intellectuel" de Normand Baillargeon, une tonne de brique qui a le mérite d'être très accessible.

    De plus, la contradiction de la violence au sein des classes dominantes est assez cinglante, à voir qu'ils forment un front commun pour nous faire porter l'étendard de la violence et ainsi nous discréditer alors que pleuvent les coups de matraque de façon souvent gratuite lors de manifestations d'extrême-gauche, le tout entériné par le silence des médias et l'action des juristes.

    RépondreEffacer
  2. Ce qui nous amène à Weber et à sa théorie du monopole de la violence «légitime», ou plutôt légale, que possède les institutions de la superstructure

    RépondreEffacer